La minorité francophone, toujours plus importante en Flandre ?

De plus en plus de Francophones en Flandre.

© Belga

Par RTBF

C’est une réalité que les autorités flamandes préfèrent généralement ignorer, mais semble-t-il, la langue française gagne du terrain en Flandre au point que dans certaines communes, où il n’y a pourtant aucune facilité linguistique, le français constituerait la première langue.

Le décompte reste difficile puisque depuis 1961, il n’y a plus de recensement linguistique officiel. Les partis politiques flamands ont préféré le faire interdire, devant la croissance de l’usage du français en Flandre. On a alors fixé définitivement (?) la frontière linguistique.

Croissance du français

Alors que d’aucuns considèrent que la langue française a vécu en Flandre et que promouvoir la francophonie au Nord du pays est un combat d’arrière-garde, l’analyse des données de 'Kind en Gezin', à propos des langues que les mères utilisent pour élever leurs enfants, apporte un éclairage bien différent", peut-on lire dans le numéro d’automne de "Nouvelles de Flandre", organe de l’Association pour la promotion de la francophonie en Flandre (APFF).

Faute de chiffres officiels, cette association s’est penchée sur les rapports de "Kind & Gezin", le pendant flamand de l’ONE (l’office de la Naissance et de l’Enfance).

L’APFF remarque que dans dix communes du Brabant flamand, le français arriverait en première position : Leeuw-Saint-Pierre (59,1%), Beersel (48,7%), Dilbeek (48,6%), Zaventem (47%), Machelen (43,9%), Overijse (43,9%), Tervuren (39,4%), Asse (38%), Vilvoorde (37,7%) et Grimbergen (37,2%).

Cela grimpe dans les six communes à facilités autour de Bruxelles : Linkebeek (78,6%), Drogenbos (76,6%), Wezembeek-Oppem (72,7%), Crainhem (69,9%), Rhode-Saint-Genèse (65%) et Wemmel (59,1%).

Toujours selon les chiffres de "Kind & Gezin", d’autres communes dénombrent une forte présence francophone : près d’Anvers, Willebroek (10,5%) ou Ninove (15,7%), Alost (15,4%), Zottegem (12%), etc.

Convention-Cadre

L’APFF rappelle que la Flandre ne veut pas entendre parler de minorité francophone sur son territoire, ni de discriminations linguistiques. De fait, sous la pression des nationalistes flamands, la Belgique a fait savoir à l’ONU qu’elle n’acceptait pas la recommandation de la Suisse, faite lors du 3ème Examen périodique universel (EPU) de notre pays, en mai dernier, de "ratifier la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales".

La Belgique se fait régulièrement épingler par l’ONU pour non-respect de la Convention-Cadre sur la protection des minorités. Un traité signé par la Belgique en 2001 mais jamais ratifié sous la pression de la Flandre.

Lors de son dernier voyage à l’ONU, la ministre Wilmès a encore dû s’expliquer sur ce sujet.

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