En Flandre, il a déjà été décidé que les enfants porteraient le masque en classe en 5e et 6e primaire. Comment expliquer que ce qui est considéré comme "bien" pour un enfant au Nord du pays ne le soit pas au Sud ?
"Depuis l’année passée, on n’a pas les mêmes mesures du côté flamand et du côté francophone sur cette question", reconnaît la ministre francophone de l’Education. "L’Enseignement est communautarisé. Ce n’est pas pour ça que l’un fait convenablement et l’autre pas convenablement", poursuit Caroline Désir. "Il n’y a pas eu de vrai décrochage des chiffres en Flandre ou en francophonie à cause de ça", ajoute-t-elle.
Cette vision différente entre la Flandre et la Wallonie sur la question du masque à l’école passe aussi mal du côté du ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke. Mercredi soir à la VRT, celui-ci trouvait dommage que du côté francophone on ne privilégie pas le port du masque en classe, au risque de multiplier les quarantaines et fermetures de classes.
Les critiques du ministre Vandenbroucke ? "Une caricature"
Des propos que la ministre Désir qualifie de "très durs". Elle appelle au respect. "On n’est pas tout à coup des illuminés parce qu’on décide de ne pas imposer des mesures plus dures que ce qu’on a toujours fait pendant les autres vagues de la pandémie alors que maintenant on a une arme supplémentaire qui est le vaccin pour tous ces adultes qui entourent les enfants", réagit Caroline Désir.
La ministre rappelle que "les enfants ne souffrent toujours pas de formes graves du Covid et que le variant Delta n’a pas changé la donne". En résumé, pour elle, "c’est aux adultes de se protéger".
Quant aux quarantaines dans les écoles francophones, objet des critiques du ministre Vandenbroucke, "c’est une caricature", répond Caroline Désir. "Aujourd’hui la situation, ce n’est pas le chaos dans nos écoles. On a sept fois moins de mises en quarantaine que l’année passée", ajoute-t-elle.
Pour Caroline Désir, "il y a une vraie volonté du côté du ministre Vandenbroucke et du côté des experts flamands de nous imposer cette obligation du port du masque. Cela fait des semaines que ça dure. On a déjà eu des débats au mois de mars", explique la ministre. "Ils n’aiment pas qu’on ne suive pas leur opinion", conclut la ministre.
Pour elle, "c’est d’abord aux adultes à se vacciner, à porter le masque et à appliquer les mesures de télétravail pour permettre aussi aux enfants d’avoir un développement normal".