Hier le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke sur nos antennes, dans l’émission "Jeudi en Prime" sur la Une Télé y a fait allusion, plaidant pour un renforcement des mesures pour endiguer la circulation du virus covid dans nos écoles, et notamment le port du masque pour les 4e, 5e et 6e primaires : "Je sais que c’est difficile. Il faut une culture du masque : si on ne peut pas garder les distances ou que les lieux sont trop exigus ou pas assez ventilés."
Réaction ce vendredi du côté du cabinet de la ministre de l’Education en Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir (PS). Elle dit comprendre l’inquiétude du ministre de la Santé au vu de l’évolution de la situation sanitaire, mais tient d’abord à rappeler que de nombreuses mesures de restriction sont encore et déjà appliquées dans les écoles depuis la rentrée et que, pour faire face à l’augmentation des contaminations, l’obligation permanente de port du masque en intérieur a été réintroduite le 8 novembre pour les membres des personnels en primaire et pour ces mêmes membres du personnel et les élèves en secondaire.
Mais la ministre Désir rappelle ensuite que sur le port du masque en primaire, "il n’existe pas de consensus scientifique", rappelant que "plusieurs avis du RAG (Risk assessment Group, groupe d’experts qui conseillent les autorités) ont été remis sans qu’une position l’emporte sur l’autre".
Et de préciser que, dans son dernier avis (du 29 octobre 2021), Sciensano conclut d’ailleurs comme suit : "Bien que l’efficacité des masques ait été prouvée pour réduire la transmission du virus chez les adultes, seules quelques études ont observé leur utilisation dans des environnements spécifiques tels que les écoles primaires. Pour ces enfants, quelques considérations doivent être prises en compte. Tout d’abord, bien qu’il soit possible d’obtenir une bonne observation de la mesure dès le plus jeune âge, les enfants signalent encore des symptômes et une gêne qui peuvent être liés à l’utilisation du masque. Deuxièmement, certaines données ont démontré un impact négatif potentiel du port du masque sur les capacités d’expression/interaction ainsi que sur les changements de comportement qui peuvent entraver le développement de l’enfant concerné. Par conséquent, il peut être prudent de limiter l’utilisation du masque aux groupes d’âge plus élevés ".
Dans ce contexte, l’obligation de port du masque en primaire apparaît comme un choix de société et non comme une décision fondée sur des arguments scientifiques.
En conclusion, la ministre de l’Education n’est donc pas favorable au masque pour les moins de 12 ans : "Lorsque la plus-value d’une mesure sur le plan épidémiologique est si peu démontrée alors que les inconvénients en termes de confort et d’apprentissage sont majeurs, le bien-être des enfants doit être privilégié. Le masque n’était pas imposé en primaire avant la vaccination de masse et lorsque la société était confinée. Il ne saurait être question de prendre des mesures plus dures pour les enfants dans une société où les adultes peuvent se vacciner et qui est largement déconfinée".
On en reparlera sans doute lors d’une prochaine concertation entre les ministres concernés (Enseignement, puis Santé) à l’approche du Comité de concertation Etat fédéral-Entités fédérées de la semaine prochaine, le vendredi 19 novembre.