Les philosophes péripatéticiens l’avaient déjà compris : marcher, c’est bon pour les idées ! 2300 ans après Aristote, la science le prouve et Pasquale Nardone nous explique comment.
Au niveau physique, la marche renforce les os, développe la force musculaire, améliore le système cardiaque, la digestion, le sommeil. Le rythme d’un pas devant l’autre est proche de celui du rythme cardiaque, à peu près deux battements par seconde, 120 battements par minute lors de la marche.
Un article publié par Marily Oppezzo et Daniel L. Schwartz, de l’université de Stanford, dans le Journal of Experimental Psychology, montre que la marche favoriserait la créativité. Nietzsche disait d’ailleurs que toute pensée excellente est née en marchant.
La marche favoriserait donc le développement intellectuel ?
Une cinquantaine d’étudiants a été invitée à marcher sur un tapis roulant, puis à participer à un test de créativité spontanée ou divergente : à partir d’un mot, ils doivent en 4 minutes donner un maximum d’applications possibles de cet objet. Ils ont ensuite été soumis à un test d’association logique.
On a ainsi pu observer une amélioration gigantesque, de près de 80%, dans la créativité divergente par génération spontanée, après avoir fait un exercice de marche. Parallèlement, on observe une étonnante baisse de raisonnement logique associatif.
Comment expliquer cette différence ?
La conférence Experimental Biology a mis en évidence le fait que cette différence s’expliquerait par une modification de la circulation sanguine. La marche, très spécifiquement, et contrairement au vélo ou à la course à pied, entraînerait par ce rythme particulier et par le fait de frapper sur le sol, une compression physique au niveau du système sanguin, qui améliorerait l’irrigation du cerveau.
On pourrait donc établir un lien entre les facultés de raisonnement et de cognition, et le fait d’avoir une meilleure irrigation sanguine. On sait que le cerveau est un énorme consommateur d’oxygène et il semble logique que si l’on améliore le débit sanguin au niveau cérébral, on améliore le fonctionnement de la pensée.
Cette découverte peut être mise en application par tout le monde ! Il ne s’agit pas de marcher une ou deux heures, 10 minutes d’activité motrice suffisent amplement à l’augmentation de la créativité au niveau cérébral.
Le rythme a son importance : d’environ deux pas par seconde, il s’associe au rythme cardiaque et augmente le flux sanguin au niveau cérébral.
Ecoutez Pasquale Nardone ici