La Ligue des droits humains (LDH) et l’Observatoire international des prisons (OIP) ont lancé mardi une pétition dans le but de transformer la prison de Forest en musée pédagogique sur l’univers pénitentiaire. Alors que l’établissement bruxellois fermera ses portes en septembre 2022, la Ligue plaide pour la création de cet outil qu’elle souhaite "pédagogique et historique".
Les prisons de Forest-Berkendael (pour femmes) et de Saint-Gilles vont également fermer leurs portes et la plupart des personnes détenues seront transférées vers la prison de Haren. La LDH aimerait transformer la maison d’arrêt de Forest en musée, justifiant son choix par l’architecture du bâtiment, décrite comme particulière. "À l’échelle du monde, elle fait partie des 300 prisons construites selon le 'Pennsylvania System', qui prônait l’isolement des détenus", explique-t-elle. "Elle a également été élaborée selon le modèle d’Édouard Ducpétiaux, qui permet une surveillance continue des détenus et détenues."
En outre, l’organisation de défense des droits humains souligne la valeur symbolique que la prison a acquise en devenant la première en Belgique à ajouter une annexe psychiatrique, ainsi qu’une aile séparée destinée aux femmes.
Aux yeux de la Ligue, ce projet de musée pédagogique peut donc susciter l’intérêt du public. Elle en cite pour preuve la prison de Tongres, transformée en musée entre 2005 et 2008. "Ce projet répondait en partie à la demande du secteur social de disposer d’instruments d’éducation et de prévention pour les jeunes, en particulier pour les jeunes fragilisés, à risque et en difficultés", argumente-t-elle.