Une grande partie des fruits d’automne vendus sur le marché européen contient encore des traces de dangereux pesticides, dénonce l’ONG Pesticides Action Network (PAN) Europe, dans un nouveau rapport publié mardi. L’organisation y accuse la Commission européenne d’échouer à protéger les consommateurs contre les pesticides les plus nocifs.
Selon l’ONG, qui se fonde sur les données publiques des États membres, "des pourcentages élevés de poires (49%), de raisins de table (44%), de pommes (34%), de prunes (29%) et de framboises (25%) ont été vendus avec des résidus de pesticides liés à un risque accru de cancer, de malformations congénitales, de maladies cardiaques et d’autres maladies graves".
PAN Europe a analysé les résultats d’une catégorie spécifique de pesticides, connue par les fonctionnaires européens comme "Candidats à la substitution" et contenant 53 substances chimiques encore considérées, selon l’ONG, comme "hautement toxiques pour les êtres humains, les animaux et/ou l’environnement".
En 2009, la Commission européenne avait pourtant adopté une directive visant à éliminer progressivement les pesticides les plus nocifs au profit d’alternatives plus sûres. Mais pour PAN Europe, "la législation a échoué".
Le problème s’est même aggravé, "la contamination des pommes, des poires et des prunes a quasiment doublé depuis 2011, augmentant respectivement de 110%, 107% et 81%, tandis qu’un tiers (33%) de tous les fruits testés était contaminé en 2020, contre 20% en 2011", détaille l’ONG.
Selon PAN Europe "l’élimination progressive des pesticides a échoué parce que les gouvernements suivent des directives rédigées en étroite collaboration avec les géants de la chimie BASF, DuPont (devenu Corteva) et Syngenta".