En France, un projet de loi a attisé les crispations, pendant plusieurs mois. Il s’agit du projet de loi "confortant les principes républicains", dit de lutte contre "le séparatisme". Une loi, volonté du président français, Emmanuel Macron, considérée comme un des projets phares de son quinquennat. Un projet qui a remis sur le devant de la scène un débat qui agite régulièrement l’Hexagone, la question de la laïcité.
Souvent décrite, par les politiques français eux-mêmes, comme étant le socle identitaire républicain du pays, comme étant "l’exception culturelle française", elle est aussi parfois pointée du doigt pour sa rigidité voire son intolérance. Par son caractère "unique" et "indivisible" elle refuserait la diversité, comme le pointent parfois des médias étrangers de renoms.
Dans la loi de 1905, qui consacre la laïcité à la française, le mot "laïcité", n’est pas prononcé. Ni définit. Ce n’est que dans la constitution de 1946, puis finalement dans celle de 1958 qui consacre la Ve république que le mot est inscrit. "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale". Depuis, la laïcité est une sorte de "dogme républicaine", étendard du grand récit national.
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Mais le système français est-il vraiment exceptionnel ? Pas tout à fait ! D’abord, le principe de laïcité, à savoir la liberté de cultes et la séparation des pouvoirs entre les Eglises et l’Etat existe dans la plupart des pays, à l’exception des Etats théocratiques. On compare régulièrement les systèmes français… Et turc dans la façon "rigide" qu’ils ont de concevoir la laïcité.
La Chine également se proclame laïc dans sa constitution. Mais saviez-vous, par exemple, que ce sont les Etats-Unis qui ont inspiré les penseurs de la loi de 1905, en France ? Que la Turquie a également la laïcité inscrite dans sa constitution et que d’ailleurs son système est inspiré de celui de la France ?
Le fait est qu’il existe autant de laïcité qu’il y a de façon de la penser.