La kriek artisanale sauvera-t-elle la cerise de Schaerbeek?

Frank Boon a besoin de 300 tonnes de cerises chaque année pour la production de Kriek

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Par Véronique Fievet

Replanter des vergers de "cerises de Schaerbeek" autour de Bruxelles, c'est le projet un peu fou de brasseurs, producteurs de kriek artisanale. Aujourd'hui, cette bière typique et fruitée est fabriquée avec des cerises qui viennent de Pologne ou de Serbie. Mais à Roosdaal, dans le brabant flamand, le Centre d'Expérimentation PAMEL va tenter de reconstituer des vergers de cerises de Schaerbeek. Et le projet commence à prendre forme.

Une parcelle d'un hectare et demi pour y planter les futurs cerisiers

Un tracteur s'efforce pour le moment de préparer le terrain qui accueillera dans quelques semaines les premiers plants de cerisiers. Yves Hendrickx, administrateur du centre nous explique le projet mis sur pied avec le Haut Conseil pour les bières Lambic Artisanales (HORAL). Il s'agit ni plus ni moins de sauver la "cerise de Schaerbeek", celle qui traditionnellement était utilisée dans la fabrication de kriek.

Les futurs cerisiers de Schaerbeek sont conservés dans les frigo du centre d'expérimentation de Pamel avant d'être replantés mi-mars.
Les futurs cerisiers de Schaerbeek sont conservés dans les frigo du centre d'expérimentation de Pamel avant d'être replantés mi-mars. © Tous droits réservés

Ces cerisiers ont disparu depuis longtemps de la commune bruxelloise mais des vergers s'étaient maintenus à l'extérieur de Bruxelles, dans le Pajottenland et la vallée de la Senne. La production, et surtout la récolte de ces cerises, sont toutefois progressivement devenues impayables pour les brasseurs. Ceux-ci se sont dès lors tournés vers des producteurs de pays de l'Est. Mais l'espoir de voir un jour réapparaître des vergers de cerises autour de Bruxelles n'avait pas disparu pour autant. Pour Frank Boon, en effet, le goût de la cerise de Schaerbeek est incomparable. Encore fallait-il réussir à la produire dans des conditions économiquement rentables.

A Roosdaal, en Brabant flamand, ce terrain d'un hectare et demi deviendra bientôt un verger expérimental
A Roosdaal, en Brabant flamand, ce terrain d'un hectare et demi deviendra bientôt un verger expérimental © Tous droits réservés

Des arbres taillés et une cueillette mécanisée

"Puisque les viticulteurs le font avec la vigne, pourquoi ne pourrions-nous pas tenter la même chose avec des cerisiers". L'idée a immédiatement suscité de l'intérêt, d'autant que des expériences similaires avaient déjà été tentées avec succès en Allemagne et en Tchéquie. Encore fallait-il trouver des arbres sains et de la bonne variété. Un appel a donc été lancé aux propriétaires de cerisiers de Schaerbeek pour qu'ils participent à la renaissance de ces vergers. D'ici la mi-mars, deux mille sept-cents jeunes cerisiers devraient être replantés sur le terrain expérimental de PAMEL. Les meilleurs spécimens seront ensuite sélectionnés pour recréer des vergers avec les arbres les plus productifs et résistants aux maladies. Des arbres qui seront plantés en haie et taillés à bonne hauteur pour faciliter la récolte des fruits.

Si la réintroduction de la cerise de Schaerbeek réussit en Brabant flamand, les premières récoltes pourraient avoir lieu dans trois ou quatre ans.

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