Le professeur en économie des transports se montre optimiste. "La SNCB réagit, il faut le reconnaître, de mieux en mieux par rapport à ce type de problématique. Effectivement, les gens sont prêts à payer pour un service de qualité et vous préférez payer un peu plus pour un train confortable arrivant à l’heure dans lequel il y a un accès Wi-Fi, par exemple, pour lesquels on a aussi un système de gare dans lequel il y a des services qui peuvent être rendus : une supérette, un boulanger, des choses dont on peut profiter de son voyage pour pouvoir les faire. Ils préfèrent payer alors un service de qualité qu’à la limite avoir un train gratuit, mais qui n’est pas confortable, qui n’arrive jamais à l’heure", réagit Bart Jourquin.
Quoi qu’il en soit, le prix des tickets ou abonnements de train peut sembler cher pour certains. Quel serait alors le juste prix ? "Il faut tarifer au coût marginal" souligne le spécialiste. Explications. " L’idée c’est de se dire que le prix qu’on doit payer, c’est ce que ça coûte à l’entreprise de prendre un passager supplémentaire", dit-il.
"Par exemple, vous prenez un bus qui a 70 places et vous avez 69 personnes dans votre bus. Prendre un passager supplémentaire, ne va pas vous coûter grand-chose". Mais cela aura tout de même un coût, estime le professeur. "Cela va quand même coûter quelque chose. Donc on n’est déjà pas dans la gratuité. Mais prenez le même bus, vous avez maintenant votre septantième passager, et vous en avez un de plus qui veut rentrer. Ce n’est pas possible. Vous êtes obligés de mettre en place un deuxième bus", explique le spécialiste de la mobilité et professeur en économie. "Alors évidemment, le coût pour pouvoir transporter ce passager supplémentaire sera beaucoup plus important".
Mais alors, le prix du ticket de train en Belgique est-il le plus juste possible ? "On est dans la bonne moyenne européenne. Et quand on voit que l’État intervient quand même pour au moins 70% du prix du billet… Je sais bien que ce n’est pas gai d’avoir une augmentation de prix, mais je pense que ce n’est pas une catastrophe interplanétaire non plus".