Cette semaine, dans " Retour aux sources ", Élodie de Sélys vous propose une escapade, historique mais aussi, c’est certain, touristique. Départ pour des régions idylliques et ensoleillées… " La guerre de Troie a bien eu lieu ", tel est le titre du documentaire qui, au gré de très intéressantes fouilles archéologiques et recherches historiques, tend à prouver que cette guerre, loin d’un mythe, est une réalité.
C’est dans l’Iliade qu’Homère décrit ce conflit long de dix ans, qui se soldera par la prise de Trois grâce au fameux cheval… D’ailleurs, cet équidé, fable ou réalité ? Une sérieuse approche de la question dans "La guerre de Trois a bien eu lieu"…
En ce printemps qui a bien du mal à montrer le bout de son nez et à la veille d’un été que l’on espère clément, "Retour aux sources" est l’occasion de partir à la découverte de quelques sites et musées liés à Troie, à sa guerre et à ses trésors.
De Troie à Hisarlik…
L’antique ville de Troie est un site historico-archéologique situé au nord-ouest de la Turquie : la colline d’Hisarlik, un nom signifiant " lieu de la forteresse ". Une belle destination pour cet été, à quelques kilomètres du bras de mer entre mer Égée et mer Noire. À l’époque de la guerre de Troie, la mer venait lécher les murailles de la cité… Dépaysement garanti et une belle dose de culture assurée !
Le premier à y gratter le sol et à affirmer que l’endroit était bien la légendaire Troie, n’était pas archéologue mais, en revanche, c’était un homme fasciné par l’Iliade. C’est, armé de cet ouvrage, qu’il pourra déterminer l’emplacement du site, déjà supposé par Franz Kauffer en 1701, par Daniel Clarke en 1801 et par Charles McLaren en 1822 : c’est en suivant l’intuition de ce dernier qu’Heinrich Schliemann (1822-1890) se rendra à Hisarlik pour authentifier Troie et y travaillera dès 1871.
Depuis 1871, ce ne sont pas moins de 24 campagnes de fouilles qui ont excavé le sol d’Hisarlik-Troie… et le travail est loin d’être terminé ! En 1998, les 158 ha du site ont été classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Troie est un site complexe car, occupé sans interruption – ou presque – du 4e millénaire avant Jésus-Christ, jusqu’aux environs de l’an 600. Ce sont ainsi plusieurs villes qui se sont superposées, constituant au moins neuf niveaux d’occupation, dénommés de Troie I à Troie IX.
La Troie décrite par Homère était composée d’une grande ville, seulement découverte à partir de 1988 par Manfred Korfmann, et dominée par une citadelle, déjà amplement fouillée.
Si vous allez jeter un coup d’œil là-bas, c’est à un impressionnant mélange de vestiges que vous serez confronté : murailles, temples, bastions, palais, théâtres, portes, habitations, réserves alimentaires… Les découvertes illustrent les occupations du site à l’âge du Bronze et aux époques grecques et romaines.
La richesse d’Hisarlik est telle que, de nombreux artéfacts sont disséminés à travers les musées du monde mais aussi, depuis 2018, au musée de Troie, bâti dans le village voisin du site.
Le trésor de Priam…
Le 31 mai 1873, Heinrich Schliemann et ses hommes font une découverte extraordinaire : un amoncellement d’objets, dont beaucoup sont en or et en argent. L’archéologue éclairé est persuadé qu’il s’agit du trésor du roi Priam, abandonné à la suite de la prise de Troie…
C’est avec l’aide de son épouse, Sophia – surtout de son châle – que le passionné pourra remonter le fabuleux ensemble : bouclier, dagues, aiguière, vases, gobelet… et deux pots, dont un contenant des parures féminines que Sophia portera pour réaliser une photo aujourd’hui célèbre.
Après avoir proposé la vente du trésor au Louvre, à Paris, et au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, Schliemann l’expose au Victoria et Albert Museum à Londres, de 1877 à 1880. Finalement, il en fera don au peuple allemand pour être exposé, à jamais, à Berlin, au futur musée d’ethnologique. C’était sans compter la Seconde Guerre mondiale…
Durant le conflit, comme toutes les collections muséales de la capitale, le trésor de Priam est mis en sécurité. Il finira pourtant par être saisi comme butin de guerre, par les Soviétiques, et rejoindra le musée Pouchkine, à Moscou… Jamais exposé, on le pensera perdu… Mais à la fin des années 1980, l’existence de l’ensemble est révélée. Quelques années plus tard, les autorités russes tenteront de faire croire que ce sont les Alliés qui ont pris possession du trésor…
Malgré de nombreuses négociations entre l’Allemagne et la Russie, le trésor de Priam, finalement intégré dans les salles permanentes du musée Pouchkine, est toujours à Moscou tandis que des copies de la plupart des objets ont été installées, depuis 2009, au Musée de Préhistoire et de protohistoire de Berlin… avec quelques rares pièces autrefois remises par l’URSS à la République démocratique allemande.
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A la recherche du mythique trésor du roi PriamQuant à l’attribution de ce trésor à Priam, roi de Troie au moment de la guerre, Schliemann ne se serait-il pas trompé ? La réponse dans "La guerre de Troie a bien eu lieu" !
"La guerre de Troie a bien eu lieu", à voir dans "Retour aux sources", le samedi 20 mai à 20h35 sur La Trois et sur Auvio.