"Je leur ai assuré que les relations vont continuer (...) comme toujours. On va continuer la coopération au niveau politique et aussi au niveau militaire", a déclaré à l'AFP Panos Kammenos à l'issue d'une rencontre à Bruxelles avec le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, en rappelant qu'Athènes avait aussi des "relations politiques" avec Moscou.
"Il ne faut pas avoir peur!", a-t-il lancé, alors que le nouveau gouvernement grec issu de la gauche radicale, associé au parti de droite souverainiste Grecs indépendants dirigé par Panos Kammenos, ne cache pas ses sympathies pro-russes, suscitant des interrogations sur une possible réorientation de sa diplomatie.
"La Grèce va continuer de rester membre de l'Europe et de l'Otan, ça c'est sûr !", a-t-il ajouté. "La Grèce a des relations politiques avec la Russie, des relations qui ne sont pas cachées (...) On va continuer d'avoir ces relations", a-t-il dit.
Panos Kammenos a réfuté l'hypothèse selon laquelle la Grèce allait demander un soutien financier à Moscou si elle n'obtenait pas satisfaction dans les négociations sur sa dette colossale avec les Européens et le FMI.
Mais il n'a pas exclu "un accord énergétique" avec la Russie, qui prévoit de construire un pipeline vers la Turquie, non loin de la frontière grecque, après l'abandon du projet de gazoduc Southstream. "Pourquoi ne pas avoir un accord qui n'est pas militaire? C'est un accord entre pays, un accord énergétique", a-t-il soutenu.
Il a par ailleurs souligné l'importance économique pour Athènes des touristes russes, qui représentent un quart des visiteurs du pays. "Mais ça ne change rien du tout à la direction géostratégique du pays", a-t-il continué.
Lors de l'entrevue, Jens Stoltenberg "a remercié la Grèce pour son engagement en faveur de l'Alliance", a indiqué une porte-parole, Carmen Romero. Le secrétaire général de l'Alliance "a souligné que la Grèce a contribué de façon substantielle à l'Otan pendant plus de six décennies, et dit qu'il comptait sur l'engagement résolu de la Grèce au sein de l'Otan", a-t-elle ajouté.
Alors que le Premier ministre Alexis Tsipras et le ministre des Finances Yanis Varoufakis démarchent les capitales européennes depuis plusieurs jours, M. Kammenos a assuré que son parti et Syriza sont "des partis démocratiques européens". "Mais ce qu'on n'accepte pas, c'est d'abandonner une part de la souveraineté de la patrie, de la Grèce", a-t-il affirmé, lançant: "on n'est pas pour l'Europe de Mme Merkel, qui veut une Europe allemande. Ca, nous ne pouvons pas l'accepter".
AFP