Mieux connaitre les migrants et les réfugiés qui passent par le parc Maximilien et la Gare du Nord à Bruxelles, c'est l'idée centrale de cette étude menée par MSF. Quels sont leurs besoins, leur trajectoire, leurs projets, la façon dont ils perçoivent l'accueil en Belgique? En juillet 2018, Médecins sans frontières a interrogé 47 personnes pour en savoir plus.
Un trajet parsemé de violence
Toutes les personnes interrogées ont connu une forme de violence avant leur arrivée en Europe. Torture, violence intentionnelle,... des actes graves. Mais lors de leur traversée de l'Union Européenne, ils racontent qu'ils retrouvent cette violence. Un érythréen de 25 ans témoigne: "L'Europe n'est pas un endroit sans danger pour moi: la police me chasse partout où je vais. Je suis contrôlé tout le temps, à chaque pas." Un Afghan de 35 ans raconte: "Je pensais qu'en Europe, tout le monde s'aimait bien, mais je réalise que ce n'est pas vrai. Ici, c'est comme à la guerre. Nous sommes considérés comme des ennemis, alors que ce que nous voulons, c'est vivre dans la dignité, avoir des papiers et être en situation régulière."
Un besoin de dignité
Selon l'étude, les résultats montrent que les migrants interrogés ont en premier lieu besoin d'un endroit ou se reposer. Les épreuves et difficultés qu'ils ont rencontrées tout au long de leur trajet ne s'arrêtent pas une fois les frontières de l'Europe traversées. Les conditions de vie et l'incertitude quant à leur sort constituent une grande désillusion quand ils arrivent en Europe. "Quand ils réalisent qu'ici, ils vivent comme des chiens, comme ils le disent, c'est extrêmement dur et ils ne peuvent pas l'avouer à leur propre famille. Leur famille a capitalisé sur eux, ils ont épargné, ils ont payé, notamment des passeurs en Libye" explique Xavier Guillemin, psychologue chez MSF.