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La genèse des Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach, entre légende et réalité

La genèse des variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach, entre légende et réalité

© The Print Collector / Getty Images

Par La Passion selon Cécile via

Véritable monument de la littérature pour clavier, les Variations Goldberg, composées par Bach au début des années 1740, représentent le quatrième et dernier volume de son Clavierübung, destiné à l’étude du clavier. Maintes fois reprises et jouées par les plus grands claviéristes du monde, ces variations Goldberg fascinent, tant par leur complexité que par la légende qui entoure leur composition.

Les Variations Goldberg sont un véritable monument de la littérature pour clavier, chef œuvre du contrepoint. Composée au début des années 1740, une dizaine d’années avant la mort de Bach, l’œuvre se compose d’une aria et de 30 variations. Mais comment ces variations ont-elles été composées et pourquoi portent-elles le nom de Goldberg ? C’est là que la légende surpasse la réalité. 

Cette fameuse légende nous est transmise par le premier biographe de Bach, Johann Nikolaus Forkel. En 1802, Forkel écrit que Bach aurait composé ces variations pour calmer les insomnies du comte von Keyserling, ancien ambassadeur de Russie auprès de la cour de Dresde. Celles-ci auraient été jouées par l’un des élèves de Bach, et protégé du comte, le claveciniste Johann Gottlieb Goldberg, qui a donc donné son nom aux variations.

Selon Forkel, le jeune Johann Gottlieb Goldberg, qui était au service du comte von Keyserling, s’est adressé à son professeur pour lui commander une composition pour clavecin qui pourrait tromper l’ennui du comte durant ses longues heures d’insomnie. Bach compose alors une œuvre intitulée Aria avec quelques variations pour clavecin à 2 claviers. Toujours selon la légende, pour remercier le compositeur, le comte aurait offert à Jean-Sébastien Bach une coupe en or remplie de louis d’or.

Mais les zones d’ombre autour de ce récit sont nombreuses et plusieurs éléments ne concordent pas avec les documents que nous possédons aujourd’hui. D’une part, les Variations Goldberg ne présentent aucune dédicace au Comte von Keyserling. Or c’était l’usage à l’époque de faire mention du commanditaire de l’œuvre sur le frontispice. D’autre part, on ne retrouve aucune mention d’une coupe en or dans l’inventaire des biens de Bach qui a été fait après son décès.

Mais ce qui est sûr, c’est que le comte von Keyserling a bien reçu une copie des Variations. C’est peut-être Jean-Sébastien Bach qui la lui a donnée en main propre, lors de son voyage à Dresde. Le jeune Goldberg, qui était quant à lui très doué, a certainement dû jouer les variations, mais nous n’en avons aucune preuve.

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