Le bruit répétitif, cadencé et presque assourdissant ne cesse jamais. L'atmosphère est brûlante. L'air empli des vapeurs issues de combustion du charbon de terre. Dans la forge d'Ostiches, cela fait plus d'un siècle que le bruit métallique des marteaux façonne des pièces de fer ou d'acier. Aujourd'hui, passionnés et amateurs de couteaux viennent apprendre des gestes parfois millénaires.
Tous les mercredis et samedis matin, ils sont près de 40 membres à tenter de se perfectionner dans un art qui reste très proche des pratiques d'autrefois: "Il n'y en a plus beaucoup des forges de ce type et pour ce qui est de l'ouverture à des amateurs, à ma connaissance, c'est réellement unique", explique Frédéric Taquet, l'un des deux formateurs.
Des couteaux et de la plasticine
Le front perlé par une sueur carbonée, Olivier Wautelet passe un morceau de fer, encore grossier, sous les coups lourds du marteau pilon et sa puissance hydraulique: "C'est comme de la plasticine, ça se modèle au fur et à mesure. Ça demande de la patience car le couteau se forme petit à petit. On chauffe, on frappe et on chauffe encore successivement". Et depuis toujours la même alliée, l'enclume.