On n'est pas des pigeons

La folie Vinted : comment expliquer le phénomène ?

La folie Vinted : comment expliquer le phénomène ?

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Par On n'est pas des pigeons

Nous avons rencontré Sophie, fan de vêtements. À 26 ans, la jeune femme collectionne les tenues branchées… Et ça se voit ! Sa garde-robe déborde pour faire de la place… Les pièces qu’elle ne porte plus sont en vente sur Vinted, en quelques clics, avec une description et le prix souhaité… Mais pour attirer l’œil du futur acheteur, tout commence par une séance photo.

Facilité d’utilisation et sécurité des paiements

" Il faut savoir qu’une bête photo du vêtement posé sur le sol, ça ne va pas être acheté, ça ne va pas être vu et ça ne va pas être aimé. Du coup, il faut mettre le vêtement en scène " explique Sophie. Celle-ci sait y faire. Inscrite depuis 6 mois, elle compte déjà près de 300 transactions. Notre vendeuse est rapidement devenue acheteuse. " J’achète uniquement sur Vinted, car maintenant quand je vais dans des magasins, cela me semble horriblement cher. De plus, je préfère privilégier le seconde main. Au niveau écologique, c’est beaucoup mieux, et puis cela fait moins de vêtements achetés. Finalement, ce sont des vêtements qui circulent ".

Pièces vintages ou plus modernes, on en trouve pour tous les goûts et à tous les prix… Si l’application est gratuite pour les vendeurs, les frais d’envoi, de protection de l’acheteur (5% du prix de l’article) et la commission (fixe de 70 centimes) sont quant à eux à charge de l’acheteur. Parmi les ingrédients du succès, on retrouve la facilité d’utilisation ou encore la sécurité autour des paiements. " Ce qui est génial, c’est que personne n’a accès à nos données bancaires. L’acheteur fait un paiement qui va directement sur le porte-monnaie, qui est bloqué. Une fois que l’acheteur a signalé que tout était ok au niveau du colis, à ce moment-là, l’argent est libéré ".

Mais personne n’est à l’abri d’une déception… Mauvaise taille, acheteurs déçus, ou vendeurs malhonnêtes… Sophie a acheté une blouse par exemple, annoncée en très bon état par le vendeur… Et reçue avec des taches et des auréoles de transpiration… Mais pas de quoi refroidir Sophie, qui consacre plusieurs heures à ses ventes chaque semaine. Une fois les articles vendus, il faut encore les emballer, imprimer les étiquettes, puis se rendre au point relais… Où elle fait partie des habitués. L’opticien qui est aussi point relais le constate. Le trafic de colis a explosé avec l’arrivée en Belgique de Vinted puis quand l’Espagne a rejoint la plate-forme. Depuis décembre 2018, la Belgique fait partie de la plateforme internationale, c’est-à-dire que les membres belges peuvent vendre et acheter à des utilisateurs qui vivent en France, aux Pays-Bas, en Espagne ou au Luxembourg. Autant dire des milliers de colis sur les routes pour rejoindre leurs nouveaux propriétaires…

Le seconde main n’est plus ringard

Désormais, acheter des vêtements de seconde main n’a plus rien de ringard, le phénomène est même devenu "branché". Vinted, débarqué en Belgique en mai 2019, revendique déjà 700 000 membres dans notre pays. Le public ? Majoritairement des jeunes femmes de 18 à 35 ans. Pas étonnant de trouver essentiellement des vêtements, chaussures et accessoires féminins ou pour enfants. Mais selon Vinted, cette tranche d’âge évolue et de plus en plus d’hommes commencent à utiliser l’application, créée en 2008 en Lituanie. Présente dans 12 pays, elle compte aujourd’hui 23 millions de membres !

Mais ce succès ne fait pas que des heureux. Du côté des associations qui vivent des dons de vêtements, le constat est là. Moins de vêtements en bon état sont donnés, la qualité a diminué. De plus en plus de personnes tentent de revendre sur des sites spécialisés (ils sont nombreux et certains existaient bien avant l’arrivée de Vinted) avant de se résoudre à donner, particulièrement les vêtements pour enfants.

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