Clap de fin pour le Grand Tour, ce vendredi 4 août à la Maison Folie de Mons. 21 kilomètres depuis Binche pour boucler un parcours long de douze jours. L’ultime question de ce voyage en philosophie : "Quel avenir pour la culture ?".
La pluie était fine et froide au départ de cette dernière étape. Maussade météo, comme l’avis des marcheurs sur l’avenir de la culture. "Les salles de spectacle ne sont plus remplies. C’est même à se demander si le secteur culturel a manqué aux citoyens pendant le confinement. C’est bien la preuve que l’offre culturelle ne répond pas aux attentes du public." Une question, une dernière, s’impose alors sur Le Grand Tour :
La culture doit-t-elle répondre aux besoins du public ? Ne doit-t-elle pas plutôt cultiver ses besoins, sa curiosité ?
Éveiller la curiosité d’un public n’est pas la même chose que d’y apporter une certaine hégémonie culturelle. Les institutions culturelles qui noueront de nouvelles relations avec la population devront le faire sans vouloir éduquer celle-ci à la "bonne culture". Entre Johnny, Patrick Sébastien et Ferrat, il ne peut y avoir un rapport de valeur tant il serait, selon les marcheurs, porteur d’un certain mépris dont la culture doit s’affranchir.
À l’image des pensées des marcheurs, la météo se fait plus douce à l’arrivée à la Maison Folie, gérée par Mars (Mons Arts de la Scène). "Au final, tout est une question d’intention", avance l’un d’entre eux. Le secteur culturel, comme il a été souvent répété sur Le Grand Tour, a pour mission première de faire du lien, notamment en prenant soin des gens. Que ses propositions soient légères ou non, le secteur culturel doit soigner l’intention dont il parle au public. Cela commencera peut-être en arrêtant de se parler à lui-même, en s’ouvrant aux citoyens et en allant à leur rencontre. Une démarche qui ne sera reçue que si les institutions culturelles évoluent et se diversifient afin d’être représentatives de la population belge et de ses diversités.
Le dernier kilomètre du Grand Tour aura synthétisé les 249 qui auront précédé. Une fervente envie de débattre, un malicieux sens de l’humour, la reposante fuite mentale de la pandémie, mais aussi un besoin de se retrouver, de faire communauté, de se parler et surtout de ne pas être d’accord. Si l’expérience vécue depuis le départ de Chassepierre le 24 août était un moment suspendu, comme magique, les marcheurs et initiateurs espèrent ne plus avoir à marcher "pour" la culture.
Il ne faut pas oublier que Le Grand Tour est né d’un oubli du secteur culturel par les politiques avant, pendant, et après le confinement.