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La famille d'Orange, une monarchie "moderne", "populaire" et "décoincée"

Francis Balace: la famille d'Orange, une monarchie moderne, populaire et décoincée

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Par Jean-François Herbecq

C'est le première fois qu'un roi est sur le trône des Pays-Bas depuis 1890. A l'âge de 46 ans, Willem-Alexander promet un règne plus décontracté que celui de Beatrix, 75 ans, et plus dans la lignée de celui de la reine Juliana (1948-1980).

L'an dernier, les Pays-Bas ont encore limité le rôle politique du souverain pour en faire une monarchie purement cérémonielle.

Une monarchie moderne

Pour l'historien Francis Balace, sous sa forme monarchique, la dynastie d'Orange-Nassau ne règne que depuis 1814 et est donc aussi "jeune" que la nôtre, mais ses origines s'identifient avec la naissance même des Pays-Bas, union des 7 Provinces se séparant de la monarchie espagnole pour des motifs religieux.
C'est la naissance du mythe "Orange", regroupant nationalité et foi protestante, avec un branchement direct sur le peuple à l'époque de Guillaume le Taciturne.

"La première modernité de la famille royale néerlandaise remonte au roi Guillaume I qui a compris que la clé de la prospérité résidait dans l'industrialisation et l'insertion de la famille royale dans le monde économique. De plus, il y a la vieille tradition d'essence calviniste liant la forme des sociétés anonymes à celle des conseils d'Anciens de l'Eglise", dit Francis Balace.

"Ce n'est pas un hasard si la colonisation dite hollandaise a été l'oeuvre de compagnies privées dans les souliers desquels la monarchie n'a eu qu'à se glisser", analyse-t-il. "Peut-on rappeler le nom d'une célèbre compagnie, la Royal Dutch".

"La fortune privée des Orange-Nassau fait que leur liste civile est bien inférieure à la notre car moins nécessaire".

Il y a aussi des modifications constitutionnelles écartant le souverain des négociations pour la formation d'un gouvernement ce qui en Belgique reste encore la principale prérogative royale.

Aux Pays-Bas, la notion d'appartenance à la maison royale est très limitée, par exemple, avec la montée sur le trône de Willem-Alexander, le nombre de membres de la "Koninklijke huis" tombe de 17 à 10, note encore l'historien liégeois.

Populaire et décoincée

L'injection du sang latino de Maxima a fait beaucoup pour décoincer une monarchie souvent incarnée par la rigoriste Juliana et le prince Claus, souligne encore Francis Balace.

"Et dans le cas de Willem-Alexander, il y a eu un redressement spectaculaire de sa popularité largement dû à Maxima", ajoute-t-il.

Cinq différences entres les monarchies belge et néerlandaise

  • La liste civile est moins élevée
  • La composition de la maison royale est strictement limitée par un degré de proximité
  • Le roi n'intervient pas dans la formation des gouvernements
  • En devenant roi, il cesse de porter tout grade militaire effectif
  • Le prince ou la princesse qui désire se marier doit en Belgique recevoir l'accord du roi, bien entendu avec contreseing d'un ministre. Aux Pays-Bas, c'est le gouvernement qui transmet la demande aux Etats-Généraux (parlement). En cas de difficulté (princesse Irène, prince Friso) l'intéressé renonce spontanément à ses droits successoraux pour éviter un déballage parlementaire pénible.

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