Au-delà du constat, comment expliquer ce gap entre les actions et les ambitions ? Sans réelle surprise, la production et la consommation du charbon et du gaz ont une lourde part de responsabilité, selon le consortium. “Le charbon doit disparaître du secteur de l’électricité d’ici 2030 dans l’OCDE, et globalement d’ici 2040. Et malgré l’élan politique et les avantages évidents au-delà de l’atténuation du changement climatique, il y a encore une énorme quantité de charbon dans le pipeline", avance le PDg de Climate Analytics.
Pour revenir sur l’exemple australien, le ministre australien des Ressources déclarait récemment sur ABC que “nous ne fermerons pas nos mines de charbon ni nos centrales à charbon. […] Nous continuerons d’avoir des marchés pendant des décennies à l’avenir. Et s’ils achètent… et bien, nous vendons".
Le gouvernement australien a bien un objectif de neutralité carbone pour 2050 mais il est fort critiqué pour son manque de précision et parce qu’il repose sur des innovations technologiques encore inconnues. Le Minerals Council of Australia, (grands groupes miniers d’Australie), estime que cet objectif de neutralité carbone n’est atteignable que moyennant un gros investissement dans les technologies. Il évalue par ailleurs le volume d’emplois dans le secteur du charbon à 50.000 emplois directs et 120.000 emplois indirects. L’enjeu est là aussi.
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Parallèlement, selon le CAT, l’industrie gazière monte en puissance et présente le gaz comme une alternative au charbon. “Nous ne pouvons pas laisser les combustibles fossiles être remplacés par d’autres combustibles fossiles", analyse le patron de Climate Analytics, Bill Hare. Le CAT lance un ultime pavé dans la mare. Selon lui, les annonces visant à réduire le méthane et la déforestation faites à Glasgow ne réduisent que légèrement, voire pas du tout, l’écart entre les émissions.