Tendances Première

La coopération, la solution pour faire face à l'absentéisme et à la perte de sens au sein de l'entreprise ?

Tendances Première : Les Tribus

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Par Nadine Wergifosse via

Fondée sur une culture collaborative, l’entreprise répond à quatre critères essentiels : la finalité sociétale, la croissance personnelle de chaque individu, la gouvernance participative, la propriété partagée. Est-ce que ce modèle pourrait être la réponse aux enjeux de recrutement, de recherche de sens des travailleurs ? Emmanuel Everarts de Velp, auteur du live "Osons la coopération" et Jean-Olivier Collinet de Jobyourself y répondent dans Tendances Première.

Comment retrouver le plaisir de venir travailler chaque jour alors que de plus en plus d’absentéisme, de perte de sens, de burn-out et de maladie longue durée trahissent un véritable malaise au sein des entreprises ?

Emmanuel Everarts constate : "Un statut d’entreprise ne fait pas une culture d’entreprise, la coopération est plus vaste qu’un titre. On est face à une génération qui remet les structures en question et qui cherche du sens et globalement, les gens veulent travailler différemment. On est à un carrefour où face à nous il y a une autoroute qui nous mène dans le précipice. On doit bifurquer et amener de nouveaux repères et balises".

© Getty Images

Un changement qui doit être radical ?

Pour Emmanuel Everarts, diplômé en ingénierie civile des constructions et aujourd’hui accoucheur de projets porteurs de sens au sein de Velp, la réponse est 'oui' : "Pour passer de cette autoroute à une bifurcation", il faut remettre en question :

  • La finalité qui est l’humain et non plus la performance financière.
  • La gouvernance non plus centralisée et pyramidale mais circulaire, collective et partagée.
  • Neutraliser le capital, et focaliser sur le client, le travailleur.

Selon lui, il existe aujourd’hui le ‘crowdfunding’ pour soutenir une entreprise et investir via un financement collectif et citoyen pour le changement social, sociétal, environnemental. En trouvant son bénéfice au sein d’une solidarité, il s’agit de créer des mouvements puissants et positifs : "Ce serait vraiment bien que le pouvoir politique suive cette direction en investissant qui ne promette pas de rendement, mais dont les retours par tous les aspects que j’ai cités sont énormes."

Revoir le sens du mot 'rendement'

"Dans la logique de l’entreprise coopérative, on oublie le concept travail-capital, tous les travailleurs sont sur un pied d’égalité et l’argent généré, les dividendes, sont réinvestis au sein de l’entreprise" explique Jean-Olivier Collinet.

Pour Emmanuel Everarts, les trois pièges à éviter sont l’avoir, le pouvoir et la vanité : "La difficulté à implémenter le collaboratif dans ma vie antérieure a été de ‘lâcher le pouvoir’ car il grise. Dans ma tour d’ivoire, je prenais de mauvaises décisions. Il est plus facile de partir d’une page blanche où dès le début on partage le pouvoir. Si on donne au travailleur le pouvoir de faire et d’être responsable, on obtient une tout autre culture d’entreprise où le coordinateur d’un projet accepte l’échec et laisse la possibilité d’oser".

Accompagner le changement

Le monde a besoin de gens qui explorent insiste Emmanuel Everarts en pointant les fédérations coopératives, coopcity pour accompagner la réelle demande qui émerge.

Jean-Olivier Collinet signale qu’au sein des écoles de management et autres, il y a des modules spécifiques qui sont enseignés aujourd’hui.

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