C'est une affaire qui remonte à 2017 (sous la majorité précédente donc). Safia (c'est un prénom d'emprunt) travaille dans l'une des crèches communales de Molenbeek. Parmi les enfants de cette crèche, on trouve celui de la directrice. La situation n'a rien d'anormal, sauf que la directrice ne s'acquitte pas de l'intégralité des frais d'inscription. Safia alerte donc les autorités communales. C'est le début de ses ennuis.
La commune de Molenbeek poursuivie en justice pour des faits de harcèlement
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Une procédure disciplinaire
Au lieu de vérifier les accusations de la puéricultrice, la commune prend fait et cause pour la directrice de la crèche. Et c'est Safia qui fait l'objet d'une procédure disciplinaire. Une procédure - nous dit-on - qui n'a jamais été menée à son terme. "J'ai plaidé devant le conseil communal jusqu'à 5 heures du matin", nous explique Maître Daniel Spreutels, l'avocat de la puéricultrice. "Le climat était extrêmement difficile". S'estimant harcelée par sa hiérarchie, Safia porte plainte avec constitution de partie civile.
Cinq ans plus tard, l'enquête est terminée. L'auditorat du travail confirme la mise en prévention de quatre personnes et de la commune de Molenbeek. Parmi les fonctionnaires mis en cause figure l'ancien secrétaire communal et l'ancienne directrice des ressources humaines de la commune. L'auditorat nous dit avoir tracé un réquisitoire de renvoi devant le tribunal correctionnel mais se refuse à tout autre commentaire.
Selon nos informations, les préventions concernent des faits de harcèlement moral et des infractions à la loi sur la protection des travailleurs dans le chef de la commune et de ses fonctionnaires.
La bourgmestre réagit
Nous avons sollicité la réaction de la bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureaux, bien que les faits concernent pour l'essentiel la coalition précédente. "Il s'agit d'un dossier de la législature passée", nous écrit la bourgmestre. "Je prends acte. Nous avons mandaté un avocat pour comprendre les raisons du possible renvoi en correctionnelle de la commune et d'employés communaux".
Le dossier doit encore être fixé devant la chambre du conseil où toutes les parties concernées pourront faire valoir leurs arguments.