Nous sommes le 20 avril 1814, vers 11 heures 30. Le château de Fontainebleau, extraordinaire bâtiment qui semble tout droit sorti de la cuisse de Jupiter, résidence des rois de France, a pris aujourd’hui ses habits de deuil. L’Empereur des Français depuis 10 ans, Napoléon 1er, fait ses adieux à ses plus fidèles partisans, entérinant par là même sa chute, devenue inexorable depuis deux ans.
Depuis neuf jours, le 11 avril exactement, il n’est plus ce souverain qui a fait trembler le monde pendant des années. Près de 22 ans de guerres contre la plupart des monarchies d’Europe, avec en tête de file la Perfide Albion Anglaise et la Russie des Tsars.
Pour trouver les raisons de cet échec retentissant, alors que la Grande Armée écrasait l'Europe entière, il faut remonter au moins deux ans en arrière, à l'automne 1812. Le désastre de la campagne de Russie est le commencement de la fin : il entraînera deux ans plus tard, la chute de l'Aigle. Trahison, victoires non-décisives, mois de désillusions, changement de stratégie de la part de la Sixième Coalition.