La semaine du carnaval a été infernale, pour les habitants du clos de Rossart. A cause du temps beau et sec. Plus précisément, à cause de ce "centre de prétraitement de déchets inertes et de terres" des groupes Cop et Portier, qui ne respecte pas les conditions de son permis d’exploiter, renouvelé voici un an, qui impose, en principe, des mesures précises pour mettre le voisinage à l’abri des poussières. Un comité d’accompagnement, instauré pour contrôler l’avancement des améliorations, ne semble guère fonctionner.
Les camions ne sont pas bâchés. La dalle d’entrée n’est pas nettoyée, ou alors très mal. La chaussée est souillée par des traces de véhicules à chenille. Une haie de clôture du site, à front de rue, se réduit à quelques arbustes rachitiques d’un demi-mètre de haut, et une tentative de palissade en toile. Résultat : malgré le soleil des derniers jours, pas moyen d’aller au jardin, d’ouvrir les fenêtres, de mettre du linge à sécher.
Pour les gens qui ont acheté une maison ou un terrain à cet endroit, ces nuisances ont un coût, en entretien des portes et fenêtres, en lavage de voiture, en filtrage des citernes à eau de pluies. Un rapport d’expert a chiffré ces frais qui, pour un comité d’opposants, atteint le demi-million. Le plus étrange, c’est que ce sont les groupes Cop et Portier, à l’époque encore unis, qui ont lancé le projet de convertir une vaste parcelle en zone résidentielle. Certains ont été attirés par la promesse d’un arrêt prochain des activités. Le renouvellement des autorisations, pendant presque deux décennies encore, les plonge dans un cauchemar quotidien. L’administration communale, contactée, n’a pas répondu à nos sollicitations