Initiatives locales

La caravane TINA, un dispositif mobile qui donne la parole aux jeunes sur la précarité

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Par Anaïs Pletinckx via

La Caravane TINA est un projet itinérant qui provoque et ouvre la discussion sur la précarité dans notre société. Après un premier Caravane Tour au sein des Maisons de Jeunes partenaires, TINA pose ses valises en bord de Meuse à Liège pour un évènement qui mettra en lumière les premiers constats et réflexions.

Différentes maisons de jeunes ont interpellé leur fédération car elles étaient confrontées de plus en plus à des jeunes dans des situations précaires au niveau socio-économique. " Elles se sentaient un peu désemparées, ne pouvant rien faire face à ça pour soutenir les jeunes " confie Cécile Lebrun, chargée de communication ainsi que chargée de projets socio-culturels et artistiques pour la Fédération des Maisons de Jeunes. Son ASBL a soutenu le projet de ces maisons de jeunes affiliées puisqu’elle a " l’habitude d’associer, sur des thématiques contemporaines, la réflexion des jeunes et de valoriser leur expression ".

T.I.N.A, " qui fait référence à l’expression de Margaret Thatcher ‘There Is No Alternative = Il n’y a pas d’alternative face au capitalisme’", est une caravane colorée qui possède un dispositif audiovisuel pour récoler des témoignages.

Une phase de réflexion et de préparation importante

Les acteurs au sein des maisons de jeunes " sont allés rencontrer des professionnels qui travaillent dans les sections du CPAS vraiment jeunesse ou d’autres types d’associations qui soutiennent les jeunes en situation précaire pour voir si le constat était général et comment agir là-dessus ". Ils ont été aussi en contact avec le réseau wallon de lutte contre la pauvreté.

Cécile Lebrun poursuit : " l’idée est venue de récolter la parole des jeunes sur les réalités qu’ils vivent, sur comment ils souhaiteraient agir et ce qui n’est pas supportable pour eux. Forcément ces jeunes-là, en situation précaire, ne se déplacent pas facilement donc c’est à nous d’aller vers eux ". Grâce à ce constat, la caravane a vu le jour pour aller à la rencontre de son public directement.

La caravane, inspirée de " La Boîte à questions " grâce à sa banquette et son écran, a été équipée par les MJ. Les jeunes ont apporté un soin particulier à la customisation extérieure.

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La caravane a pris la route

Lorsque TINA marque un arrêt au sein d’une maison de jeunes, " il y a des animations prévues en plus " pour récolter les témoignages aussi par d’autres formes d’expressions que les interviews. Ils font de la photo avec Delphine de la Bicoque, ou encore un atelier carte postale avec des slogans " explique la chargée de communication.

A la question : "C'est quoi être pauvre ?", un jeune témoigne : "Etre pauvre c'est ne pas savoir subvenir à ses besoins comme manger, se laver… parce que la société a décidé qu'il fallait de l'argent pour vivre. C'est le capitalisme !". Un autre jeune a donné son avis dans la Boite à questions : "Je pense qu'il y a plusieurs types de pauvretés : la pauvreté sociale, la pauvreté financière, … Mais la pauvreté financière, c'est un statut qui définit ton niveau social par rapport aux autres : et les autres, ils ne t'aident pas".

Le 20 mai, TINA donne rendez-vous en bord de Meuse

Les maisons de jeunes porteuses du projet ont servi de testing pour le premier tour de cette caravane. "L’idée de l’évènement du 20 mai est de valoriser toutes les paroles de jeunes qui auront été récoltées jusqu’à maintenant, ce qui ressort des ateliers qui ont eu lieu et de montrer le résultat pour donner envie à d’autres MJ de prendre le relais et d’accueillir la caravane " développe Cécile de la FMJ ASBL.

La parole des jeunes sera mise en lumière par le biais de capsules vidéos projetées mais aussi de démonstrations d’ateliers.

Le 20 mai, l’heure sera aussi à la récolte de nouveaux témoignages que ça soit grâce à une table ronde avec des professionnels et des experts ( à 16h) ou encore la réalisation d’interviews au sein de TINA. Dès midi les animations auront lieu dans l’espace public pour laisser les jeunes et moins jeunes s’exprimer sur le sujet et vers 20h un concert de rappeurs et slameurs clôturera cet évènement.

 

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" On ne peut pas nier la précarité parmi les jeunes "

Cécile Lebrun est en relation avec Yanny, un animateur de la maison des jeunes de Saint-Nicolas très impliqué dans le projet. Elle nous explique qu’il a pu se retrouver, à l’époque, en situation très précaire : " Il a pris à bras-le-corps ce projet, il est en train d’animer des ateliers d’écriture rap et slam. Donc le 20 mai on aura au moins 7-8 textes de jeunes sur la précarité, on voit que ça leur parle. Des jeunes qui parfois sont dans des situations difficiles familialement, parfois des familles monoparentales et où financièrement c’est dur, il y a un espèce d’isolement, une honte de cette condition qu’on veut cacher aux autres."

Retrouvez les actualités de cet évènement sur le site de la fédération des Maisons de Jeunes. 

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