La campagne européenne célébrant "la liberté dans le hijab" retirée, une journaliste française fustige à tort Charles Michel

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Par Miguel Allo et Catherine Tonero avec Belga

Le Conseil de l’Europe, vigie des droits humains sur le continent, a retiré cette semaine une campagne célébrant la diversité et "la liberté dans le hijab", condamnée par la France qui l’a assimilée à une promotion du voile.

Lancée par l’organe du Conseil contre les discriminations et cofinancée par l’Union européenne, cette campagne proposait sur les réseaux sociaux des portraits de plusieurs jeunes femmes, voilées sur une moitié de l’image, non voilées sur l’autre. Un message en anglais indiquait notamment : "beauty is in diversity as freedom is in hijab" ("la beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab").

Vive polémique en France

Passée tout d’abord relativement inaperçue, elle a fini par déclencher une vive polémique en France où le voile islamique est une question sensible depuis plus de trente ans. D’autant que le pays est entré dans une campagne présidentielle où sont très présents les thèmes de l’identité, de l’islam, de l’immigration.

Jugeant la campagne "opposée à (ses) valeurs" car "prônant le port du voile", "la France a fait part de sa désapprobation extrêmement vive, d’où (son) retrait", a expliqué mardi soir à la chaîne LCI, la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse Sarah El Haïry.

"Évidemment nous défendons la liberté de conviction, la laïcité, la liberté religieuse mais cette vidéo ne prône pas ça ; cette vidéo prône le voile comme élément identitaire", a-t-elle lancé.

L’objectif était de sensibiliser à la nécessité de respecter la diversité et l’inclusion et de combattre tout type de discours de haine

"Ces tweets ont été retirés et nous allons réfléchir à une meilleure présentation de ce projet", a confirmé dans un communiqué le Conseil de l’Europe, basé à Strasbourg.

Ils "faisaient partie d’un projet conjoint" du Conseil et de l’Union européenne "contre la discrimination, dont l’objectif était de sensibiliser à la nécessité de respecter la diversité et l’inclusion et de combattre tout type de discours de haine", a encore justifié le Conseil.

Les tweets "reflétaient les déclarations faites de manière individuelle par des participants dans l’un des ateliers du projet et ne représentent pas la position du Conseil de l’Europe ou de sa Secrétaire générale Marija Pejcinovic Buric", a encore assuré l’organisation.

Charles Michel appelé à démissionner

Le porte-parole de la Commission européenne assure de son côté ne pas avoir validé les éléments visuels de ce projet qui a bénéficié de 340.000 euros de subventions. La polémique est allée un cran plus loin, relève le journal Le Soir, lorsqu’une journaliste française s’en est vivement prise à Charles Michel sur les ondes de RMC.

Catherine Rambert avance : "le Conseil de l’Union Européenne, c’est une institution qui ne sert pas à grand chose et qui est présidé par un monsieur qui s’appelle Charles Michel", et de rappeler l’épisode du Sofagate, lorsqu’en visite avec l’ancien Premier ministre belge chez le président turc, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avait dû se contenter d’un sofa à l’écart des deux hommes.

Pour la journaliste, c’est simple, Charles Michel "a un problème avec les femmes" et doit démissionner. Problème : elle le prend pour le président du Conseil de l’Europe, or c’est bien le Conseil européen qu’il préside. Une des trois institutions de l’Union Européenne, réunissant les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres. Aucun rapport donc avec le Conseil de l’Europe. Les institutions européennes peuvent manquer de lisibilité, et les journalistes manquer à leur devoir de vérification élémentaire. A ce jour, l’information non corrigée figure toujours sur le site de RMC.

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