Récemment, le gouverneur a accordé de nouveaux permis d'extraction de gaz et de pétrole
Comment évaluer la politique énergétique et climatique de l’Etat de Californie ? "C’est très intéressant", analyse Ryan Schleeter, responsable communication Greenpeace à San Francisco. "Nous avons la réputation de disposer d’une norme énergétique parmi les plus ambitieuses à l’égard des véhicules…Notre gouverneur porte haut une parole qui s’oppose à celle de Trump, concernant le climat… Mais nous voulons voir bien plus d’actions, en particulier que nos Etats cessent la fracturation hydraulique, qui est en fait en plein développement. Récemment encore, le gouverneur a accordé de nouveaux permis d'extraction de pétrole et de gaz sur de nouveaux sites !".
La politique environnementale et climatique de la Californie n’est donc pas si verte qu’elle prétend l’être. "Ce que nous attendons", ajoute Ryan Schleeter, "c’est d’abord empêcher que l'extraction de pétrole et de gaz en Californie nuise les communautés… A Los Angeles comme à San Francisco, les sites d’extraction pour lesquels de nouveaux permis ont été octroyés, sont situés tout près des écoles et des habitations où vivent les communautés. Il y a potentiellement un impact pour la santé… Nous réclamons une zone tampon entre ces sites d’extraction et ces lieux de vie, et ensuite nous réclamons l’arrêt progressif de ces projets existants".
De plus, la mauvaise gestion des forêts en plus des fortes chaleurs, à l'origine des violents incendies, a été pointée du doigt. "Les forêts sont mal entretenues, pas assez contrôlées, les lignes électriques apparents touchent le sol par endroit", déplore Paul Reen, représentant du parti Républicain en France. "Evidemment que cela a favorisé les incendies ! C'est le parfait exemple d'une mauvaise gestion de l'environnement. Et là, ce ne sont pas les extractions de gaz et de pétrole qui sont en cause !".
Que pensez alors du gouverneur actuel, Gavin Newsom ? "Je dirais que c’est encore ouvert, nous ne savons pas encore", conclut Ryan Schleeter. "A ce stade, il ne fait pas assez pour lutter contre le réchauffement climatique".
Les Etats-Unis partent de loin en termes de niveau de pollution par habitant
"Les Etats-Unis ont tout de même un point de départ extrêmement élevé en termes de niveau de pollution par habitant". Relativise Jean-Pascal van Ypersele. "C’est grosso modo deux fois plus que l’européen moyen…En simplifiant les chiffres, c’est 10 tonnes de CO2 par habitant, par an, en Europe et 20 tonnes aux Etats-Unis. Donc c’est plus facile de réduire quand on est à un point de départ si élevé.
Cela étant dit, il est vrai que les politiques environnementales d’états comme la Californie sont plus ambitieuses que certaines des politiques environnementales en Europe. En Californie, on ne construit plus une maison sans qu’il soit obligatoire d’installer des panneaux solaires sur les toits, par exemple… Il y a des objectifs en termes de décarbonation de l’habitat, du secteur de l’électricité etc. qui sont assez ambitieux, mais assez ambitieux par rapport à un point de départ qui, il faut le reconnaitre, sont au départ très mauvais".