Danse

La Biennale Charleroi Danse explore nos préoccupations contemporaines

Love Train 2020, Emmanuel Gat

©JG

Pour sa troisième Biennale, la directrice de Charleroi danse, Annie Bozzini, a réuni un ensemble de propositions en prise directe avec les questionnements et les avancées de notre société. Qu’il soit question d’écoféminisme, de fluidité, de révolte collective ou d’une folle envie de se retrouver pour danser, jusqu’à l’ivresse. Une fête de la danse qui se déroule du 14 au 29 octobre, aux Ecuries à Charleroi et à La Raffinerie à Bruxelles, mais aussi au Palais des Beaux-Arts de Charleroi et au Théâtre 140. 

any attempt will end in crushed bodies and shattered bones, Jan Martens
any attempt will end in crushed bodies and shattered bones, Jan Martens ©Phile Deprez

Simple comme la joie de danser

Ayelen Parolin fera acte de simplicité volontaire avec sa nouvelle création, "Simple"; à la recherche de la spontanéité, de la naïveté et du comique dans la danse. Un spectacle d’inspiration dada qui ouvre la Biennale (14 octobre), en même temps que la nouvelle chorégraphie de Julien Carlier, "Collapse", qui recherche nos points d’équilibre et nos points de chutes. À la manière des constructions en équilibre instable du jeu Kapla. La musique de Tears for Fears fera danser les 14 interprètes de LOVETRAIN2020 (16 octobre), expérimentation sur le genre de la comédie musicale signée Emanuel Gat. Mais la montée en puissance dans l'énergie de vie et de délire sera assuré par le chorégraphe brésilien Vladimir Cordeiro dans "Trottoir" ( 23 octobre), "un théâtre de costumes, de gestes et de désordre" où abondent les situations borderline pour exprimer les désirs de liberté sans contrainte dans l'espace dit "public".

Habitué de la Biennale et des projets hors normes, Boris Charmatz a rassemblé dans "La Ronde", une série de duos, accouplés les uns à la suite des autres, chacun comprenant un interprète du précédent. Une sarabande sur l’éphémère et la fragilité de la vie qui se déploiera dans deux espaces atypiques: la Gare de Bruxelles-Nord et l’Ancien Tri Postal à Charleroi ( 15 et 16 octobre - gratuit sur réservation). L'enchaînement des duos est interprété en boucle. La durée totale d’une boucle est d’environ 2 heures.

La Ronde, Boris Charmatz
La Ronde, Boris Charmatz © AFP - Damien Meyer

Féminisme et ecosystème

Après "Ida" en 2019, consacré à Ida Rubinstein, Lara Barsacq rend hommage à l’une des créatrices méconnues des Ballets russes, la danseuse et chorégraphe Bronislava Nijinska, la sœur du célèbre danseur. Dans des digressions poétiques, Fruit Tree (15 et 16 octobre) est conçu comme une cérémonie composée de danse, chant et récit. Une réflexion " nourrie par l’ecoféminisme contemporain ". Earths de Louise Vanneste (22 et 23 octobre) s’annonce comme une chorégraphie aux allures de paysage forestier, interactions du monde végétal avec l’humain. Une danse " vibratile et vitaliste " sur un plateau recouvert de tapis de mousses

Lire aussi : portrait de Annie Bozzini, directrice générale de Charleroi danse

Earths, Louise Vanneste
Earths, Louise Vanneste © Tous droits réservés

Révolte et réenchantement

Dix-sept personnalités uniques forment le "corps de ballet" intergénérationnel monté par le belge Jan Martens, pour "any attempt will end in crushed bodies and shattered bones " (toute tentative se terminera en corps écrasés et os brisés) sur le thème de la revendication et la révolte. Ou comment être ensemble et garder sa singularité. (20 octobre). 

Inspiré par le " I have a dream " de M.L.King, le chorégraphe burkinabé Salia Sanou a monté " D’un rêve", comédie dansée dont il a confié les paroles et chansons à Gaël Faye et Capitaine Alexandre. Huit danseurs et danseuses et 4 chanteuses pour réenchanter la tolérance. Un rêve où le "nous" primerait sur le "je".  

any attempt will end in crushed bodies and shattered bones, Jan Martens
any attempt will end in crushed bodies and shattered bones, Jan Martens ©Phile Deprez
Showgirl, Marlène Saldana & Jonathan Drillet
Showgirl, Marlène Saldana & Jonathan Drillet © Narcisse Agency

Sans pouvoir être exhaustif dans cette présentation, il sera aussi question d'exploitation du corps des femmes dans "Showgirl" de Marlène Saldana & Jonathan Drillet, de transformation et glissement d’un possible à l’autre dans le spectacle de Jérôme Brabant intitulé "Ecdysis" en référence à la mue de certains animaux qui abandonnent leur carapace pour en habiter une autre. Et le 27 octobre, un invité de marque, Josef Nadj, présentera en première belge sa nouvelle création, "Omma" qui réunit huit danseurs d’origine africaine pour célébrer un nouveau départ, "sa manière à lui d’envisager l’avenir à l’aune de la tradition d’un autre continent." Suite aux "pressions et invectives" autour de la présence dans cette Biennale de Jan Fabre, dont le procès pour violences sexuelles s'est ouvert à Anvers, le spectacle "The Fluid Force of Love" du 30 octobre a été annulé.  

En pratique :

Biennale 2021 Charleroi danse

Du 14 au 29 octobre

À Charleroi et Bruxelles

 Ecdysis, Jerome Brabant/Compagnie L’Octogonale
Ecdysis, Jerome Brabant/Compagnie L’Octogonale © Alain Julien

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