Et si les livres avaient le pouvoir de nous apaiser ? C’est le principe à la base de la bibliothérapie, une discipline née aux États-Unis il y a 100 ans et qui débarque progressivement en France, en Belgique et en Suisse.
Selon une enquête menée par L’UCLouvain et l’Université d’Anvers, un Belge sur deux a été en situation de mal-être psychologique durant le confinement. Et si lire pouvait nous aider à aller mieux ?
Même si la lecture ne remplace pas une séance chez le psychologue ou le thérapeute, des études scientifiques ont prouvé les nombreux bienfaits de la lecture :
Lire réduit le stress : le neuropsychologue David Lewis estime, dans une étude menée par l’Université du Sussex (Angleterre) en 2009, que la lecture permet de réduire le stress de 68%. Soit plus que la musique (61%), une tasse de thé (54%) ou une promenade (42%) !
Lire améliore la qualité de notre sommeil : une étude menée par la célèbre Mayo Clinic explique qu’instaurer un rituel de lecture avant chaque coucher incite notre cerveau à envoyer à notre corps un signal, afin de lui faire comprendre qu’il est temps de se reposer. Et c’est aussi un bon moyen d’éviter les lumières bleues (LED) de nos écrans juste avant le coucher.
Lire stimule l’intelligence émotionnelle : même si c’est plutôt une activité solo, la lecture peut réellement faciliter les relations humaines en vous rendant plus empathique, à condition de se sentir submergé et transporté par l’histoire du roman que vous lisez. C’est ce qu’a prouvé une étude néerlandaise publiée dans la revue PLOS One en 2013, confirmée ensuite par une étude plus récente, publiée en juillet 2016.
Lire améliore la mémoire : lorsqu’on lit, notre cerveau fait son sport ! La lecture implique un effort de mémorisation pour garder l’intrigue en tête, ainsi que les noms des personnages et leurs relations. Une étude publiée dans le journal scientifique Neurology rapporte que les personnes qui s’adonnent à des activités dites " intellectuelles " (comme les puzzles, les échecs ou la lecture) réduisent leur risque de détérioration cognitive de 32% et seraient 2,5% moins susceptibles que les autres de développer la maladie d’Alzheimer ou la démence.
La lecture permet de lutter contre la dépression : deux chercheuses de l’université suédoise de Göteborg ont démontré que "la lecture peut encourager les individus malades à devenir plus activement impliqués dans leur réhabilitation", notamment en lisant des livres de développement personnel ou des livres qui font écho à notre propre situation.
La bibliothérapie se base sur ces nombreux bienfaits. Cette pratique, qui consiste à considérer et utiliser les livres comme de véritables outils thérapeutiques, a émergé aux Etats-Unis au siècle dernier. Mais ce n’est que récemment qu’elle a déferlé sur l’Europe.
Dans certains hôpitaux français par exemple, des infirmières, psychologues et bénévoles utilisent la bibliothérapie pour apaiser et accompagner les patients en fin de vie. En Angleterre, certains médecins prescrivent des abonnements aux bibliothèques et en Belgique, les ateliers de bibliothérapie émergent également, remplaçant petit à petit ceux de "slow reading".