Selon l’Agence wallonne de l’air et du climat (AWAC), les transports sont responsables de près du quart (24 %) des émissions des gaz à effet de serre (GES). Les véhicules électriques sont-ils pour autant la solution ultime? Les avis sont partagés.
Depuis quelques jours, la polémique fait rage sur l’utilité de remplacer toutes les voitures thermiques par des modèles électriques. Parmi ceux qui n’y croient pas, on trouve Philippe Casse. Selon lui, le tout électrique consiste tout simplement à "sous-traiter le C02 à des centrales électriques".
Co-fondateur de D’Ieteren et historien de l’automobile, Philippe Casse explique qu’en Belgique, "quand on fait le plein d’électricité d’une voiture, on produit dans les centrales 10 fois plus de CO2 qu’une voiture qui ferait son plein en Norvège." Et qu’il faudrait se rendre en Norvège, en France ou en Suisse pour que le plein d’une voiture électrique produise moins de CO2 qu’une voiture diesel au moteur comparable.
Le professeur Damien Ernst, spécialiste de l’électricité à l’Université de Liège, qualifie pourtant cette vision de naïve. "Parce qu’en Europe, le marché est intégré". Ce qui signifie que toutes les sources d’électricité (nucléaire, gaz, charbon, photovoltaïque) sont mélangées. C’est ce que l’on appelle le mix énergétique. "En moyenne, il est de 400 gr de C02 par mWh."
L’électricité deux fois moins créatrice de CO2 que le carburant fossile
A raison d’une consommation de 15 à 20 kWh par 100 km, une voiture produit de manière indirecte, via les centrales au gaz 15 x 400 gr, soit 6 kg de CO2. La même distance parcourue par un véhicule à moteur thermique (essence ou diesel) consomme 13,2 Kg. Soit le double.
Convaincue par le tout électrique, l’association "Ampères" regroupe des utilisateurs de véhicules électriques qu’elle informe sur l’emplacement des bornes, sur les différents types de raccordements et sur les modes de paiement. Elle mène aussi un lobbying pour accélérer l’installation des stations de recharge. Et surtout, elle mène campagne en faveur du développement massif des véhicules électriques. Son argumentaire repose sur deux études. L’une de la VUB et l’autre de la CREG, la Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz.