Elles sont neuf. Neuf mannequins africaines à faire la une de l’édition de février du magazine de mode : Adut Akech, Anok Yai, Majesty Amare, Amar Akway, Janet Jumbo, Maty Fall, Nyagua Ruea, Abény Nhial et Akon Changkou. Son rédacteur en chef, le Britannico-Ghanéen Edward Enninful les présente comme des “superstars qui, non seulement se sont imposées sur les défilés et dans les campagnes publicitaires, mais ont transformé la façon dont la mode est perçue, dans le monde entier.” Une première pour le magazine, et un record de likes sur Instagram.
Dans les pages de son magazine, Vogue affirme que "ces modèles sont représentatifs d’un changement sismique en cours qui s’est accentué sur les défilés printemps/été 22. Prada, Louis Vuitton, Balenciaga, Saint Laurent, Miu Miu et bien d’autres étaient inondés de mannequins à la peau foncée dont l’héritage africain s’étendait du Sénégal au Rwanda en passant par le Soudan, le Nigeria et l’Éthiopie. Pour une industrie longtemps critiquée pour son manque de diversité, ainsi que pour la perpétuation des normes de beauté vues à travers une lentille eurocentrique, ce changement est capital".
Si la démarche est louable, le magazine a récolté son lot de réactions négatives au vu de la direction artistique. Comme par exemple la journaliste nigériane Stéphanie Busari qui questionne : "N’aurait-il pas été mieux de laisser leur beauté unique et naturelle briller ?", parlant de "tableau sombre et sinistre" qui donne une "vision homogénéisée des femmes africaines" alors que "cette couverture était supposée célébrer leur individualité".