La batterie : point faible de la voiture électrique !

Le bilan environnemental de la voiture électrique n'en souffre-t-il pas ? Cela joue-t-il en défaveur de la voiture électrique ? "On n'est pas des pigeons" répond à la question.

Les batteries sont le plus souvent installées sous la voiture électrique. Nous en avons analysée une au Centre de formation de BMW, à Bornem, près d'Anvers. La batterie d'une BMW iX3 pèse 520 kilos. Et elle développe 80kw/h pour une autonomie de 450 kilomètres environ. Xavier Winnepenninckx, formateur technique au Groupe BMW, détaille ce que l'on y trouve à l'intérieur : "Il y a dix modules de cellules que l'on peut remplacer de façon individuelle dans cette batterie. Chaque module est composé d'environ 18 cellules. Et dans ces cellules, il y a le stockage de l'électricité qui se fait grâce aux minerais, éléments chimiques, comme par exemple le lithium et le cobalt". 

Lors de la production de la voiture électrique, ces minerais font d'ailleurs grimper le coût environnemental de CO2 en flèche. Nous avons comparé ce coût avec Jonas Moerman, expert énergie chez Ecoconso, entre une Nissan Leaf électrique et une Citroën C3 thermique. "Il y a une énorme différence", assure-t-il. "La Citroën C3 thermique fait 16 tonnes de CO2 à la fabrication, tandis qu'avec la voiture électrique, la Nissan Leaf, on est à 38 tonnes de CO2. Plus de deux fois plus ! Il explique: "C'est dû, en partie, à la batterie qui va occuper à peu près la moitié du bilan carbone de la voiture électrique. A l'utilisation, le bilan carbone d'une voiture électrique va diminuer et être plus bas qu'une voiture thermique, simplement parce que produire de l'électricité va produire moins de CO2 que de brûler du carburant. Conclusion: "Ainsi, cette Nissan, après 30 000 kilomètres, produira moins de CO2 que la Citroën". 

En fait, le principal problème - en plus de la rareté de certains minerais - , c'est l'extraction des métaux. Jonas Moerman précise : "Ce n''est pas toujours une question de rareté, c'est une question qu'il faut aller les chercher dans des mines, avec des engins lourds. Ensuite, il faut broyer ces minéraux. Il faut faire de la chimie pour séparer les composants. Et donc, on va avoir beaucoup de pollution, on va avoir des effluents miniers. Ces impacts, on ne les voit pas, mais ils sont énormes au niveau environnemental".

Voilà certainement pourquoi il est très important de récupérer les minerais déjà utilisés. Il faut donc les recycler. C'est ce que fait le groupe Umicore, à Hoboken, près d'Anvers. Là, comme l'explique Marjolein Scheers, porte-parole d'Umicore, on récupère...presque tout : " On récupère 95% des métaux qui sont dans les batteries. Ca veut dire 95% du cuivre, du cobalt, du lithium et aussi du nickel. Ensuite, avec ces matériaux, on peut faire de nouvelles batteries pour les véhicules électriques, et aussi pour des ordinateurs portables. C'est vraiment un circuit fermé".

Sur tout un cycle de vie, la voiture électrique - même avec une batterie imposante - émet jusqu'à trois fois moins de CO2 ... Pour aller encore plus loin, ne faudrait-il pas aussi réduire la taille des plus grosses voitures. Certaines peuvent peser plus de 2 tonnes ! 

Retrouvez "On n'est pas des pigeons" en replay sur Auvio.

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