Bois-du-Luc est un haut lieu de l’histoire des mineurs en Belgique. Il y a 70 ans, les Italiens débarquaient dans le charbonnage, l’un des plus importants de Wallonie au 20ème.
Des maisons ouvrières, un kiosque, une église, des charbonnages, des ateliers de surface, des écoles, un hospice et un hôpital, à l’exception du lavoir, le site minier a été préservé dans son intégralité. Nul ne lui connaît d’égal en Europe !
C’est en 1685 que commence l’exploitation industrielle du charbon sur le site, 4 siècles après l’extraction artisanale de houille par les moines de l’Abbaye de Bonne-Espérance.
Dans la cité près de la mine, les ouvriers et leur famille logeaient dans de petites maisons de rangées. Pour garder les troupes au travail et limiter le repos à un jour par semaine, les patrons avaient fait édifier un kiosque pour les loisirs et des petites boutiques pour les courses usuelles. Près de 3000 ouvriers battaient la roche sous terre pour en extraire le charbon.
Dans les ateliers adjacents à la mine, l’odeur tenace de la graisse rappelle que dans les années 70, les machines étaient encore en fonction. Tout est encore en place, comme si le travail s’était momentanément arrêté. Seul, le bruit manque au décor ! Les ateliers de surface permettaient au charbonnage de fonctionner en presque totale autarcie ; les sous-traitants étaient peu nombreux.
La visite débute par le bureau austère du patron, témoin de sa puissance paternaliste et son ascendance sur les ouvriers et employés, tant au travail que dans les loisirs. De son quartier général, de par un jeu de miroir, le directeur pouvait scruter et gérer l’arrivée de ses visiteurs.
Dans un bâtiment autrefois affecté en vestiaire, une rue commerçante du 20ème siècle a été reconstituée avec des boutiques de premières nécessités, comme une épicerie, et des artisans utiles au quotidien des mineurs comme le cordonnier.
De l’autre côté de la maison du gérant, la fosse St Emmanuel laisse entrevoir les différentes étapes de la journée type d’un mineur de fond, l’histoire du site et de la lampisterie. On y voit aussi une machine d’extraction, un ventilateur pour renouveler l’air dans la mine ainsi qu’une salle dédiée au travail des femmes et des enfants ! Les visites guidées se font parfois en wallon borain.