Les dirigeants de l'Union européenne (UE), rassemblés en sommet à Bruxelles jeudi, vont tenter de trouver une réponse commune pour aider leur industrie face à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine et la course aux subventions américaines.
"L'approvisionnement en énergie russe bon marché faisait partie du modèle économique de nombreuses industries européennes. Ce modèle a volé en éclats à la suite de l'attaque menée par la Russie contre l'Ukraine, (...) il ne reviendra plus", a prévenu mercredi la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
Réduction des livraisons de gaz russe
Moscou a réduit de 80% ses livraisons de gaz par pipeline à destination de l'UE depuis le début de son offensive militaire en février. Si l'approvisionnement européen est assuré pour cet hiver, grâce notamment aux importations de gaz naturel liquéfié, son coût a explosé, au point de menacer la survie de secteurs entiers dans la chimie ou la sidérurgie.
Ursula von der Leyen a également évoqué le plan américain adopté cet été par Washington qui prévoit 370 milliards de dollars d'investissements en faveur de la lutte contre le changement climatique. Derrière un objectif environnemental louable, le plan revêt un caractère protectionniste, avec des aides exceptionnelles réservées aux firmes implantées outre-Atlantique, susceptibles de saper davantage la compétitivité européenne déjà pénalisée par la flambée des prix de l'énergie.
"Cette loi risque d'entraîner une concurrence déloyale", a souligné Ursula von der Leyen, dans un discours devant les eurodéputés à Strasbourg, deux semaines après que le président français Emmanuel Macron a réclamé des concessions au président américain Joe Biden lors d'un voyage aux États-Unis.
Dans ce contexte délicat, les Européens doivent repenser le soutien à leurs entreprises, un sujet au cœur de la réunion des chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept.