Tous ces éléments, auxquels s'ajoutent ceux transmis par les 450 observateurs du réseau Ours brun, dont la moitié sont bénévoles, permettent l'un des suivis les "plus précis au monde", souligne Julien Steinmetz, coordinateur de la gestion de l'ours à l'OFB. Les profils génétiques de la plupart des individus étant connus, il est possible de surveiller leurs déplacements et certains de leurs comportements susceptibles d'intéresser les chercheurs.
Les experts échangent ces informations avec leurs homologues espagnols, les ours se déplaçant sur plusieurs milliers de kilomètres carrés dans les départements pyrénéens français, les régions espagnoles de Catalogne, Aragon et Navarre ainsi que la principauté d'Andorre.
Au cours de leur sortie de quatre heures ce jour-là dans les forêts escarpées de hêtres, chênes et résineux de la commune de Melles, en Haute-Garonne, les agents de l'OFB examinent également la végétation dont l'ours s'alimente.
"Il mange les faînes (du hêtre) à l'automne lorsqu'il fait des réserves avant l'hibernation", dit Julien Steinmetz.
L'objectif n'est pas de voir l'animal de près et les deux hommes sortent souvent leurs jumelles pour tenter d'en observer de loin. "Il ne faut pas que l'ours nous détecte. C'est une manière plus respectueuse et plus intéressante de voir la faune sauvage. On peut voir des ours se nourrir ou se déplacer" normalement, sans intervention humaine, ajoute Pierre-Luigi Lemaitre. Cette approche coïncide avec l'instinct de ce mammifère imposant pouvant mesurer jusqu'à 2,10 m et peser 250 kg mais qui "craint l'homme et fera tout pour l'éviter".