Nutrition

L'ionisation est-elle réellement une solution d'avenir pour assurer la sécurité sanitaire de nos aliments ?

© Stan Dzugan

Par RTBF avec AFP

Un rapport international analytique d'un cabinet d'experts californiens fraîchement publié croit dans le potentiel d'avenir de l'ionisation de nos aliments, un procédé controversé qui vise à prolonger leur durée de conservation en détruisant les micro-organismes. On vous explique.

Des rayons X ou gamma empêchent la formation de bactéries

Chauffer à très haute température, sinon congeler, mais aussi déshydrater, sécher ou encore plonger dans une saumure, un sirop de sucre ou un pot de sel... Voilà autant de techniques pour prolonger la durée de vie des aliments en empêchant le développement des bactéries.

Parmi tous ces procédés, il y en a un que l'on n'évoque que très peu et qui est pourtant promis à un bel avenir : l'ionisation (ou irradiation). Si le terme peut paraître effrayant, cette technique consiste bel et bien à faire appel à des rayons ionisants sans pour autant rendre les denrées radioactives. 

Concrètement, on utilise des rayons gamma (un rayonnement électromagnétique à haute fréquence) pour prévenir l'apparition de micro-organismes.

Les rayons X, qui sont une autre forme de rayonnement électromagnétique à haute fréquence, servent aussi à inhiber la germination de graines ou des pommes de terre. L'ionisation est utilisée pour prolonger la conservation des aliments, notamment lorsqu'ils doivent être stockés avant d'être mis en rayons ou voyager à l'autre bout du monde

Un symbole permet d'identifier les aliments traités

Dans la pratique, on peut repérer les aliments qui ont été ionisés grâce à une mention sur l'étiquette. Un symbole vert reconnu au niveau international facilite ce repérage. Il représente une fleur à l'intérieur d'un cercle vert.

En France, plusieurs directives établissent des seuils limites d'irradiation, que ce soit pour les herbes aromatiques ou les épices, les fruits et légumes secs, la viande de volaille ou encore les crevettes surgelées. L'agriculture biologique interdit le recours à ces techniques, que ce soit pour les aliments, les matières premières ou même les denrées alimentaires pour nourrir le bétail.

Selon le Vidal, l'ionisation "ne change ni l'aspect, ni la texture, ni le goût des aliments". En France, plusieurs voix se sont déjà élevées pour dénoncer la destruction d'une partie des nutriments et des vitamines des aliments irradiés. 

La bataille commerciale de l'ionisation a déjà commencé

Si cette technique de conservation est sujette à polémique (un documentaire de France Télévisions diffusé en 2015 sous le titre "Aliments irradiés, mauvaises ondes dans nos assiettes" soulevait déjà des questions quant à cette pratique utilisée par l'industrie agro-alimentaire), cela n'empêche pas le cabinet californien Global Industry Analysts Inc. de miser sur l'avenir radieux de l'ionisation.

A l'horizon 2026, le secteur de l'irradiation alimentaire devrait progresser de 3,8%. A ce jour, les industriels américains comptent pour 30,5% de ce marché.

Mais, d'autres pays devraient aussi peser prochainement dans ce secteur pourtant soumis à la controverse : la Chine, le Japon, le Canada et l'Allemagne

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