L'inflation en Belgique plus forte que chez nos voisins: la faute à l'électricité et aux services

Économie: des prix qui explosent

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L'inflation totale au deuxième trimestre 2016 en Belgique est de 1,6% contre 1,5% au trimestre précédent, annonce l'Observatoire des prix, alors que chez nos principaux pays voisins (Allemagne, France et Pays-Bas), elle s’est révélée nulle. En juillet, l'inflation a même atteint 2,26%.

TVA et "Turteltaks" pèsent sur le prix de l'électricité

Cette hausse de l’inflation s’explique par une inflation négative plus modérée pour l’énergie. La hausse de la TVA sur le prix de l'électricité, de 6 à 21% y est pour quelque chose, avec, pour la Flandre en plus l'effet de la "Turteltaks", la taxe entrée en vigueur le 1er mars 2016 pour financer l'apurement de la dette engendrée par les certificats verts.

Ces deux facteurs se sont traduits par une augmentation moyenne de la facture électrique des ménages en Flandre de 286 euros. L'inflation est particulièrement élevée sur les coûts de distribution en Belgique : 10,3% ce trimestre.

Résultat, le prix de l'électricité à la consommation a augmenté en Belgique sur base annuelle de 40,6% en moyenne au deuxième trimestre 2016 contre 29,4% au trimestre précédent, note le rapport de l'Observatoire des prix, contre 0,7% chez nos voisins!

Quant aux autres énergies, carburants, mazout de chauffage, leur prix baisse mais de plus en plus lentement en Belgique : à 2,9% en moyenne au second trimestre 2016, soit une baisse plus modérée qu’au trimestre précédent (-5%). A titre de comparaison, le cours moyen du pétrole a baissé de 27,4% par rapport au trimestre correspondant de 2015.

Le prix du gaz naturel a quant à lui baissé de 14,5% sur un an (contre - 10,7% au trimestre précédent) en raison principalement de la diminution du coût de la composante énergétique. Les tarifs de la distribution du gaz ont aussi augmenté de 6,1% ce trimestre.

Aliments plus chers, surtout les vins et les poissons

Toujours au deuxième trimestre, alors que les prix des matières premières alimentaires chutent, de 7,1% en moyenne sur un an, les produits alimentaires transformés (y compris le tabac) coûtent plus cher : + 3,8% de plus dans les magasins, soit le même niveau d’inflation qu’au trimestre précédent.

La hausse des accises en novembre 2015 pour les boissons alcoolisées, en particulier les vins, et en janvier pour le tabac y est pour quelque chose, et c'est un phénomène auquel échappent nos voisins français, allemands et néerlandais.

Les fruits ont coûté un rien moins cher (sur base annuelle, - 0,9% contre +10% au premier trimestre 2016).

La viande a également connu une hausse de prix moins prononcée (+0,8%).

Le prix des légumes et du poisson a augmenté au cours du deuxième trimestre comparé à la période correspondante un an plus tôt (de respectivement 4,8%, en raison principalement de la forte hausse des prix des pommes de terre, et de 12,2%).

L’inflation élevée pour les poissons est principalement attribuable à la forte augmentation des prix pour les crevettes grises due à l’offre peu abondante.

Si la hausse des produits énergétiques s'explique facilement, celle des services inquiète plus le ministre fédéral de l'Economie Kris Peeters (CD&V) qui a demandé au SPF économie de mener l'enquête. Il n'entend pas remettre en question les politiques du gouvernement mais se dit préoccupé par l'augmentation des prix dans les services surtout dans les télécoms.

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