Quel est le point commun entre une barre chocolatée, un savon et une bougie ? Ils sont tous susceptibles de contenir de l'huile de palme.
Une huile qui a depuis quelques années bien mauvaise réputation auprès des consommateurs. On l'accuse d'être mauvaise pour la santé. Sur ce point, les avis divergent. On reproche aussi à la production intensive d'huile de palme d'être néfaste pour l'environnement. Un constat qui met tout le monde d'accord.
Une huile qui ne contribue pas à la déforestation
Face au désamour des consommateurs pour cette matière première très usitée, les industries agro-alimentaires doivent s'adapter. Quinze d'entre elles ont donc signé une charte. Elle s'engagent à ne plus consommer que de l'huile certifiée durable, d'ici 2015. De l'huile qui ne contribue pas à la déforestation et qui respecte les droits des personnes qui la produisent. Parmi les signataires de cette charte, quelques pointures comme la Fevia, la Fédération du secteur agro-alimentaire belge, les sociétés Lotus Bakeries ou encore le chocolatier Ferrero.
Pourquoi une huile durable plutôt qu'une autre huile végétale ? Tout simplement parce que pour ces sociétés il n'existerait pas de réelle alternative à l'huile de palme. Elle est la seule disponible en très grande quantité et possède des propriétés particulières.
Pour le WWF, qui a été consulté pour l'élaboration de la charte, cet engagement est "un premier pas dans la bonne direction". Aujourd’hui, on produit dix fois plus d'huile de palme qu'il y a 25 ans. Une production concentrée à 85% en Indonésie et en Malaisie. A la clé : déforestation et perte de biodiversité, pollution des sols et de l'air ou encore conflits fonciers avec les populations locales. Mais pour le WWF, il faut nuancer ce tableau bien sombre. "L'huile de palme en soi n'est pas un problème. C'est la méthode utilisée qui pose problème. On peut très bien améliorer les choses et faire en sorte que l'huile de palme soit produite durablement", estime Sabine Leemans, représentante de l'organisation.
Les huiles durables rencontrent pour l'instant un succès limité
Le rendement des palmiers à huile est par ailleurs bien plus important que celui des autres cultures. Pour le WWF, l'huile de palme marque donc un point. "Si on voulait remplacer l'huile de palme par une autre huile, on aurait besoin de dix fois plus de terre qu'aujourd'hui pour cultiver cette huile végétale. Et cela aura aussi beaucoup d'effets environnementaux indésirables", analyse Sabine Leemans.
Aujourd'hui 18% de la production mondiale d'huile de palme est certifiée durable. Mais l'intérêt des entreprises agro-alimentaires reste limité. La preuve : seule la moitié de cette huile durable est achetée.
Barbara Schaal