Comment définir une Protest Song ?
C'est une chanson supposée incarner un certain mouvement de rébellion ou d'opposition, à l'encontre de l'autorité ou pour faire pression sur l'autorité.
Les Américains ont souvent utilisé le terme de Topical Songs, ou chansons à thème d'actualité. Certaines sont aussi des chansons journalistiques, qui expliquent des faits scandaleux : répression policière, manifestation raciste ou militaire... La lutte contre les engagements militaires fait effectivement partie des thèmes souvent utilisés en chansons, comme la guerre du Vietnam aux USA, la guerre d'Algérie en France ou déjà les guerres napoléoniennes.
"Il y a de tous temps et partout des gens qui se révoltent contre l'ordre établi, contre l'autoritarisme des Etats et qui utilisent la chanson pour le dire. C'est populaire, c'est une expression orale à la fois parlée et chantée", explique Jacques Vassal. Il est difficile d'appréhender le sens exact de certaines de ces chansons dans un pays différent du nôtre. Car même si on comprend la langue, les paroles, nous ne connaissons pas toujours le contexte dans lequel elles s'expriment, même si elles sont d'actualité."
Dans ses cours de droit international, Olivier Corten commence toujours par une chanson, ce qui lui permet d'introduire des thématiques. "Dans les Protest Songs, on retrouve des thématiques contre la lutte contre la guerre, le droit à l'auto-détermination, les droits de l'homme... On n'y trouve pas de grand raisonnement. Le style ne s'y prête pas mais la dénonciation peut être parfois très subtile, comme dans la chanson 'Washington Bullets' des Clash, qui associe la non-intervention et les droits de l'homme."
Beaucoup de chansons utilisent l'humour, le second degré, leurs auteurs faisant parler des gens dont ils n'endossent pas le point de vue pour montrer qu'ils s'en détachent. Certaines chansons ont un point de vue existentiel et philosophique, mais livrent cependant une critique de la société, comme It's all right Ma, I'm only bleeding de Bob Dylan en 1965. "Il ne veut pas se contenter d'une société soumise et conformiste. C'est anarchiste et surréaliste à la fois, plus politique que ça n'en a l'air", explique Jacques Vassal.