Après la visite royale au Congo, L'Histoire continue revient sur un événement majeur de l’histoire du pays. La chute du maréchal Mobutu et la fin du Zaïre le 16 mai 1997. Un moment qui a suscité un immense espoir et une désillusion aussi grande. La fin du mobutisme est aussi un moment clé pour comprendre l’origine des violences qui continuent à meurtrir l’Est du Pays.
► Cet article de décembre 2021 a été mis à jour dans le cadre de la rediffusion de L'Histoire continue sur La Première
Pour comprendre pourquoi le Congo n’est toujours pas en paix. Retour donc sur ce jour où tout a basculé il y a 25 ans.v
Le 16 mai, au revoir Kinshasa
16 mai 1997. Mobutu Sese Seko se réveille pour la dernière fois, chez lui dans son palais, chez lui à Kinshasa, chez lui au Zaïre. La capitale s’étale sur 40 km². 5 millions d’habitants vivent pour la plupart dans des petites maisons en moellons de ciment. Cette immense ruche humaine se réveille au bord du fleuve Congo, large et fier.
Mobutu Seseko règne depuis 32 ans sur ce fleuve, sur cette ville et sur ce pays grand comme 4 fois la France, 80 fois la Belgique, l’ancienne puissance coloniale. Le maréchal contemple une dernière fois un soleil diaphane se lever sur Kinshasa. Pour la dernière fois, il coiffe sa célèbre toque en léopard sur ses cheveux grisonnants.
La veille, ses chefs d’état-major lui ont annoncé des mauvaises nouvelles. Les rebelles qui sont partis en guerre depuis 7 mois, se rapprochent de Kinshasa. L’armée ne peut plus le protéger. Mobutu Sesse Seko, ancien militaire arrivé par un coup d’Etat en 1965, sait très bien ce que ça veut dire. Ça veut dire que c’est fini. Après 32 ans de règne sans partage, Mobutu est malade et surtout il est incapable de faire face à l’alliance des rebelles qui depuis des semaines avance depuis l’Est du pays. Avec un seul objectif, le renverser, lui Mobutu.