Le député vert européen José Bové a finalement été autorisé mercredi à séjourner au Canada, où il souhaite dénoncer le traité de libre-échange avec l'UE (Ceta), quelques heures après s'être fait saisir son passeport à l'aéroport de Montréal.
Il se fait confisquer son passeport à l'aéroport
Arrivé mardi soir de Paris, l'eurodéputé souhaitait participer à diverses manifestations anti-Ceta organisées en marge de la visite au Canada du Premier ministre français Manuel Valls, de mercredi soir à vendredi soir. M. Bové a toutefois été retenu à sa descente d'avion par la police des frontières qui lui a ensuite confisqué son passeport, le priant de regagner la France par le premier vol pour Paris, soit mercredi après-midi.
En conférence de presse mercredi matin, il a expliqué que les autorités canadiennes lui reprochaient son passé "criminel" et sa condamnation à trois mois de prison pour son implication dans la destruction d'un restaurant McDonald's en 1999.
Un "revirement de situation"
Quelques minutes plus tard, l'altermondialiste a reçu un appel de la police des frontières canadiennes l'informant, selon lui, d'un "revirement de situation". Il s'est vu accorder un visa spécial de sept jours, a-t-il dit. Ni le cabinet du ministre de la Sécurité publique, ni l'Agence des services frontaliers n'ont voulu commenter cette affaire, invoquant la loi sur le respect de la vie privée.
Par sa présence au Canada, José Bové souhaite susciter le débat sur l'accord de libre-échange UE-Canada. Cette entente commerciale doit être ratifiée par Ottawa et Bruxelles le 27 octobre et entrer en application dès 2017. Selon M. Bové, cet accord affaiblit les Etats face aux entreprises multinationales et ne respecte pas les principes environnementaux consacrés par l'Accord de Paris sur le climat.