La start-up Eviation Aircraft a ainsi fait voler pour la première fois, fin septembre dans l'ouest des Etats-Unis, son prototype, un appareil baptisé Alice, dont les premiers exemplaires sont censés être livrés aux compagnies en 2027. En août, un avion d'Icelandair, électrifié par la compagnie Rafmagnsflug ehf, a pour la première fois transporté des passagers, dont le président et le Premier ministre islandais.
Outre l'avantage d'éliminer les émissions de CO2, le transport dans ce genre d'appareils génère moins de bruit qu'un avion traditionnel et supprime le besoin en kérosène, une dépense majeure pour les compagnies aériennes. C'est "une nouvelle ère pour l'aviation", s'est enthousiasmé le patron d'Eviation, Gregory Davis, après le vol d'essai.
Il faudra encore plusieurs années avant qu'elle ne devienne réalité, s'accordent toutefois à dire plusieurs analystes interrogés.
L'agence américaine de l'aviation, la FAA, devrait scruter de très près l'appareil d'Eviation, une compagnie sans aucune expérience de vol. Avec son avion électrique, la start-up entre aussi "dans un domaine complètement inconnu" en termes d'homologation et de maintenance, relève Glenn McDonald, du cabinet AeroDynamic Advisory. Se fixer 2027 comme objectif est "réaliste", estime-t-il.
La FAA est devenue bien plus prudente depuis qu'elle a été mise en cause dans les crashs mortels de deux Boeing 737 MAX en 2018 et 2019. L'avion électrique à deux places de Velis Electro reste pour l'instant le seul à avoir reçu une homologation, celle de l'Agence européenne de la sécurité aérienne. Aux Etats-Unis, il faut plutôt tabler sur la fin de la décennie que sur 2027, avance Michel Merluzeau, du cabinet AIR. "On en est encore fondamentalement au début."