Depuis plusieurs années, la jeune femme vit avec des maux violents et récurrents au niveau du bas-ventre, mais aussi de l’épaule droite, "la douleur irradie jusque-là", soupire-t-elle. Son désir d’enfant s’est transformé en véritable chemin de croix. Et c’est justement à l’occasion d’une visite médicale pour infertilité que son endométriose est détectée. Deux ans entre les premières consultations et le verdict : une prise en charge bien trop tardive selon elle : "Il a fallu que je trouve le bon gynécologue, qui fasse des examens plus poussés et qu’il pose enfin le bon diagnostic".
Peu de gynécologues sensibilisés au problème
La maladie se déclencherait en général à l’adolescence, chez les jeunes filles de 15-16 ans. Avec le temps qui passe, elle a tendance à s’étendre, d’où l’importance d’un diagnostic précoce. Mais la prise en charge de l’endométriose serait effectivement encore loin d’être optimale. Michelle Nisolle est gynécologue, spécialiste de l’endométriose à l’hôpital de la Citadelle de Liège. Elle le concède : "Aujourd’hui, on peut effectivement dire que les patientes atteintes d’endométrioses ne sont pas bien soignées. La pathologie n’est pas encore bien connue de l’ensemble des médecins. En Belgique, seul un groupe restreint de gynécologues s’intéresse à ce problème." Dans notre pays, il s’écoule environ cinq ans entre les premiers symptômes et la détection de la maladie. Et avec ces résultats, la Belgique figurerait malgré tout parmi les moins mauvais élèves en Europe.