Ecologie

"L'eau verte", l'une des limites planétaires à surveiller

"L'eau verte", l'une des limites planétaires à surveiller.

© Ricardo Lima

Par RTBF avec AFP

Partout dans le monde, le cycle de l'eau douce est menacé. Et selon une nouvelle recherche internationale, les ressources en eau verte doivent particulièrement être surveillées de près. Mais qu'entend-on exactement par "eau verte" .

L'eau verte, qu'est-ce que c'est ?

Nous connaissons tous l'eau douce issue de la pluie, des rivières, des lacs et des nappes phréatiques. À bon escient puisque nous nous baignons dedans et surtout, nous la consommons. Cette eau est couramment appelée "eau bleue", couleur que l'on attribue d'ailleurs automatiquement à cet élément naturel. Mais l'eau est pourtant également associée au vert lorsqu'elle provient des sols et des végétaux. C'est ce que l'on appelle l'eau verte

L'eau verte puise sa source dans les pluies absorbées puis rejetées par les végétaux, phénomène qui répond au nom d'évapotranspiration. C'est précisément cette eau qui permet l'humidité des sols terrestres. Elle est également à l'origine de la "moisissure verte", que l'on observe sur certaines plantes. 

L'exploitation forestière épuise les réserves en eau verte

Une étude parue fin avril dans la revue Nature alerte tout particulièrement sur la menace qui pèse sur le cycle de l'eau, jusqu'ici uniquement mesuré en fonction de l'eau bleue. L'eau verte est gérée par les agriculteurs, les forestiers et les utilisateurs de pâturages. Or, cette exploitation humaine intensive réduit les ressources de cette eau, pourtant indispensable pour maintenir l'humidité des forêts, notamment le bassin amazonien, largement menacé par la déforestation.

À cela s'ajoutent la détérioration des sols et les émissions de gaz à effet de serre, qui perturbent le processus d'évapotranspiration des plantes. 

"Les dernières analyses scientifiques montrent comment nous, les humains, poussons la ressource en eau verte au-delà des niveaux de variabilité que la Terre a expérimenté depuis des milliers d'années durant l'holocène", pointent les auteurs de l'étude.

Six limites planétaires sur neuf déjà franchies

En 2009, le Stocklom Resilience Center a établi une liste de neuf critères considérés comme des limites à ne pas franchir pour maintenir l'équilibre des écosystèmes de la planète et la survie humaine. Parmi elles, six ont déjà été franchies : le changement climatique, le cycle de l'eau douce, l'érosion de la biodiversité, les perturbations globales du cycle de l'azote et du phosphore, la déforestation et la pollution chimique.

L'acidification des océans, l'appauvrissement de la couche d'ozone et de la charge atmosphérique en aérosols restent en surveillance étroite. Et le cycle de l'eau verte, d'ores et déjà dépassée, pourrait bien devenir le dixième critère de cette liste. 

"Les preuves de la détérioration généralisée du fonctionnement du système terrestre indiquent que la limite planétaire de l'eau verte est déjà franchie. À l'avenir, la recherche doit se pencher sur le rôle de l'humidité du sol dans la zone des racines pour la résilience du système terrestre, compte tenu des interactions écohydrologiques, hydroclimatiques et socio-hydrologiques", martèlent les chercheurs du Stocklom Resilience Center. 

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