Belgique

L'avenir de PointCulture tranché en ce début juillet, avec un nouveau projet de contrat-programme

© Getty Images

Par Belga, édité par Adeline Louvigny

Des générations de jeunes — et moins jeunes —ont fouillé fébrilement dans ses bacs à la recherche d'un disque ou d'un film. Mais après pas loin de 70 ans d'existence, les PointCulture (ex-Médiathèque) s'apprêtent à vivre une nouvelle mutation qui passera par un recentrage de leurs activités, et l'abandon du prêt direct.

Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles doit en effet se prononcer dans les tout prochains jours sur un (nouveau) plan de redéploiement des activités de PointCulture, déjà sérieusement restructuré en 2013.

Avec le succès des plate-formes musicales et vidéo sur internet, le nombre de prêts de médias a sévèrement diminué au cours de ces dix dernières années, et les confinements imposés face à la pandémie de coronavirus ont encore diminué le nombre de visiteurs.

90% de prêts en moins en 10 ans

Ainsi, entre 2011 et 2021, le nombre de prêts est passé de 1,8 million à moins de 200.000 par an, soit une chute de quelque 90%. PointCulture ne compte ainsi plus que quelque 4000 emprunteurs actifs à peine.

Face à cette hémorragie, l'institution avait déposé en juin dernier un nouveau projet de contrat-programme. Mais celui-ci avait été sévèrement rejeté par l'administration ainsi que le cabinet de la ministre de la Culture, Bénédicte Linard.

PointCulture avait alors reçu six mois pour élaborer un nouveau projet, ce qui a été fait le 23 mai dernier. C'est ce plan qui est à présent soumis à l'examen et l'approbation du gouvernement.

Il prévoit la fin définitive du prêt direct de médias. La demi-douzaine de médiathèques qui subsistaient sont appelées à toutes fermer leurs portes d'ici la fin de cette année. 

Le PointCulture situé au Botanique a déjà définitivement fermé ses portes début juin dernier.

La location de médias restera néanmoins possible, mais uniquement via le réseau de bibliothèques publiques.

Fin des prêts directs

Avec la fin du prêt direct, les activités de PointCulture se recentreront, elles, sur la médiation et l'éducation culturelle (via les bibliothèques, les centres culturels, etc.), la conservation de la collection (plus de 300.000 médias amassés en 70 ans), l'archivage de la production musicale, sonore et documentaire de la FWB, ainsi que l'éducation aux médias.

Le plan prévoit que PointCulture continue à acheter de nouveaux médias et donc étendre sa collection, mais en ciblant principalement les productions de la FWB, ainsi que les documentaires. L'institution ne garderait que deux "centres de ressources" pour le stockage, l'un à Bruxelles (Auderghem) et l'autre à Liège.

La moitié des emplois menacés

Cette restructuration ne se fera pas sans une réduction du personnel. L'institution négocie d'ailleurs actuellement un plan Renault qui prévoit le départ de la moitié des quelque 80 emplois qui subsistent encore aujourd'hui.

L'institution, qui ne vit plus exclusivement que de ses subventions (les recettes liées au prêt ayant pratiquement fondu) verrait son budget passer de 7 à 4 millions d'euros par an.

Ce nouveau plan de restructuration a, dit-on à plusieurs sources, reçu un accueil nettement plus favorable que le précédent, et ce tant de l'administration que du monde politique. 

Il sera au menu du gouvernement de la FWB soit ce vendredi, soit la semaine prochaine.

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