"Malaria Business" n'est pas encore sorti sur les écrans qu'il fait déjà parler de lui. En cause, un court extrait de ce documentaire réalisé par Bernard Crutzen qui fait le buzz. Quarante-cinq secondes, perdues au milieu d'un film de plus d'une heure dont elles ne sont pas la vraie vedette, mais quarante-cinq secondes choc issues de la bouche du chanteur Stromae.
"Je me serais sans doute suicidé cette nuit-là"
Tout débute en juin 2015, l'auteur-interprète de Papaoutai est en pleine tournée en Afrique. Le chanteur a pris du Lariam, un médicament pour lutter contre la malaria. Un médicament qui provoquera chez lui de graves effets secondaires, tellement importants que sa santé mentale s'en retrouve altérée, au point d'avoir envisagé le suicide.
"Mon frère a eu le déclic, il s'est rendu compte qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et je pense que s'il n'avait pas été là, j'aurais.. je me serais sans doute suicidé cette nuit-là, c'était sûr. Je pèse bien mes mots quand je dis ça."
Depuis, Stromae est en pause carrière, et les effets secondaires du lariam ne sont pas encore tout à fait estompés.
Des gens prennent des risques pour faire connaître l'Artemisia
Un témoignage sur lequel toute l’attention s’est focalisée. Mais pour Bernard Crutzen, réalisateur, la vraie vedette de son documentaire, c’est l’Artemisia Annua, une plante aux vertus thérapeutiques, efficace dans le traitement du paludisme. "Et les scientifiques qui se battent pour que la plante soit connue. Il y a des gens qui prennent des risques, parfois énormes qui se battent pour que cette plante soit connue, des scientifiques aussi, tant européens qu'américains, qui se heurtent à l'avis dogmatique de certains de leurs confrères."
500 000 décès par an
Car il n’existe pas de vaccin contre la malaria. La seule solution reste donc les médicaments comme la malarone ou le lariam avec les effets secondaires qui vont avec. Ceux qui plaident pour une alternative naturelle avec l’Artemisia Annua, font donc face à une vive résistance, tant de la part de l’OMS que de l’industrie pharmaceutique. Et pourtant, chaque année, 500 000 personnes continuent de mourir de la malaria, principalement des enfants.
Le documentaire de Bernard Crutzen, Malaria Business, sera prochainement diffusé sur la RTBF.