Les Etats-Unis de leur côté auraient effectivement repéré sur des images satellites datant du 4 mai 2022 des signes d’une nouvelle activité dans un tunnel du site de Punggye-ri, l’unique site d’essais nucléaires de la Corée du Nord.
À quelques kilomètres de là en Russie, le président russe Vladimir Poutine menace lui aussi d’utiliser l’arme nucléaire en cas d’intervention extérieure dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine depuis le 24 février dernier.
Le 4 mai, Moscou annonçait d’ailleurs que son armée avait simulé des tirs de missile à capacité nucléaire sur des cibles qui simulaient des lanceurs de systèmes de missiles, des aérodromes, infrastructures protégées, équipements militaires et postes de commandement d’un ennemi fictif dans l’enclave russe de Kaliningrad, le tout en simulant des conditions de radiation et de contamination chimique.
Le 6 mai toutefois, le ministère russe des Affaires étrangères excluait l’utilisation d’armes nucléaires en Ukraine, estimant que ce type d’arme ne serait d’aucune utilité pour "l’opération militaire spéciale". "La Russie adhère strictement aux principes selon lesquels il n’y a pas de gagnant dans une guerre nucléaire" et selon lequel ce type de guerre "ne doit pas être déclenché", insistait un porte-parole du ministère concerné, Alexei Sajzev.
Que tentent de prouver ces deux hommes en accroissant la tension nucléaire ? Le danger est-il réel ? Pour le professeur à l’Institut de sciences politiques Louvain-Europe de l’UCLouvain, Michel Liégeois, les deux dirigeants cherchent surtout à être en mesure de négocier en tout temps. Mais ni Vladimir Poutine, ni Kim-Jong Un ne devraient mettre leurs menaces à exécution, bien que cela ne soit pas à prendre à la légère. "On ne peut jamais dire que l’on ne doit pas s’inquiéter de l’usage de l’arme nucléaire", confie en ce sens Michel Liégeois. "Les armes nucléaires ont des conséquences catastrophiques et si un Etat brandit la possibilité de son usage, c’est précisément pour susciter l’angoisse dans les populations et peut-être diviser les alliés."