L'ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch, chassé du pouvoir en 2014, a saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), estimant que son droit à un procès équitable était violé dans son pays, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Viktor Ianoukovitch a présenté une requête à la CEDH pour violation de ses droits à un procès équitable, discrimination fondée sur ses opinions politiques et atteinte au droit à la protection de sa vie, a indiqué le cabinet d'avocats londonien Joseph Hage Aaronson LLP, qui le représente, dans un communiqué.
Des tribunaux "pas compétents"
"Le droit du président Ianoukovitch à la présomption d'innocence a été violé par de nombreuses déclarations publiques le condamnant, faites par de hauts responsables de l'Etat et des procureurs", soulignent les avocats, estimant que les tribunaux ukrainiens ne peuvent pas être considérés comme indépendants des autorités.
"L'Ukraine a violé son obligation de protéger le président Ianoukovitch (...) en raison de son échec à mener une enquête en bonne et due forme concernant les tentatives d'assassinat contre Viktor Ianoukovitch en février 2014", pointent également les avocats.
La CEDH a confirmé avoir bien reçu la requête présentée par Viktor Ianoukovitch mais a précisé ne pas pouvoir indiquer le temps nécessaire à son examen.
Viktor Ianoukovitch a été destitué par le Parlement ukrainien le 22 février 2014, après trois mois de manifestations pro-européennes contre son régime à Kiev, réprimées dans le sang, et sa fuite en Russie. Il est inculpé en Ukraine de "meurtres de masse", "usurpation du pouvoir" et "vol de biens d'État à grande échelle".