Exposition

L'amour parental est passé au crible dans une exposition à l’Orangerie de Bastogne

© Natalie Malisse, série La grande maison, Sans titre #8, 2020

Complexes sont nos relations à ceux qui nous ont bercés, dorlotés, parfois grondés. De l’amour inconditionnel, aux violentes remontrances, le rapport à nos parents est incontestablement varié. Cette intimité brute se fait le résultat de liens embrouillés souvent à mi-chemin entre reconnaissance et ressentiment. Qu’ils soient proches de leurs géniteurs ou non, chaque adulte sait parler de l’enfant qu’il a été, du rapport à ceux qui l’ont enfanté. Un jour, on se retrouve à son tour dans leurs souliers, et l’heure est aux souvenirs et aux interrogations. On se remémore les mots qui ont guéri et ceux qui ont manqué.

Dans la nouvelle exposition de l’Orangerie de Bastogne, le lien filial est passé à la loupe. Trois artistes, aux techniques variées abordent à leur manière leur rapport à leurs parents, pour un résultat touchant et poétique. À partir de leurs vies, leurs expériences, Nastasja, Natalie et Fabesko se racontent en film, en photos, et même en broderies. L’exposition "Ah… L’amour ! Il ne faut pas faire chier les fleurs et les enfants" est à voir jusqu’au 26 mars 2023.

"Cœur vaillant" est un film d’animation de Nastasja Caneve, diffusé au cours de l’exposition. Artiste pluridisciplinaire, elle mêle adroitement écriture, photographie, vidéo et dessin. Son désir est de parler des humains et de leur vulnérabilité profonde. Ces liens familiaux qui nous enrichissent autant qu’ils nous fragilisent sont au cœur de sa recherche. Imprégné de sa propre histoire, le récit emmène le public sur la route des souvenirs.

" Avec papa, c’était du love à profusion, de l’admiration, des mains chaudes. Avec papa, c’était de l’absence, des yeux vitreux et mon estomac noué. Avec papa, c’étaient des hauts et des bas. Avec papa, c’était comme ça. "

Fabesko, artiste basée à Tournai, réalise des tableaux à l’aide d’aiguilles et de tissu : broderies se mêlent au dessin. Ses toiles s’approprient les codes de l’enfance dont la candeur contraste avec les thématiques parfois brutales.

"Super Héros et personnages de contes retrouvent humanité et ambivalence, un endroit où résister et jouer à la marelle."

Natalie Malisse, photographe belge est récemment diplômée de l’Ecole Supérieure des Arts de l’Image “Le 75”. Sa série de photographies intitulée "La Grande Maison" fait pénétrer les visiteurs dans une intimité familiale. Comme dans un brouillard, dont on peine à reconstruire le fil, le patriarche se révèle peu à peu omniprésent.

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