"C'est un style de vie pour beaucoup", renchérit Pierre Mathey, secrétaire général de l'Association suisse des guides de montagne, "une pratique physique dotée d'une culture partagée, un art fait de savoirs, de savoir-faire et d'acquisition de connaissances sur le milieu".
A l'opposé d'un sport avec règles et compétitions, l'alpinisme se veut la quête de "ce monde qui n'est pas le nôtre", selon les mots de Robert Tézenas du Montcel, alpiniste français de l'entre-deux-guerres.
"L'alpinisme est accessible à tous, il suffit d'avoir envie", assure Claude Gardien. "Il faut deux pieds, deux mains et une tête bien faite". Et encore: le Britannique Geoffrey Wintrop Young (1876-1958) avait continué l'alpinisme après avoir perdu une jambe en 1917 lors de la Première guerre mondiale.
Le comité intergouvernemental de l'Unesco, en inscrivant cette pratique au patrimoine immatériel, s'est donc montré sensible à la solidarité, au goût de l'effort et au contact brut avec la nature de l'alpinisme. Une reconnaissance qui donne un élan aux mesures de sauvegarde d'une pratique malmenée, selon ses promoteurs, par le changement climatique et la judiciarisation croissante en cas d'accident.