L’aéroport de Liège introduit un recours contre son permis d’environnement. Ce permis obtenu en août dernier est beaucoup trop contraignant estime la direction de l’aéroport. Il le force à diminuer les vols de nuit et le bruit. Les compagnies aériennes vont s’en aller estime le directeur général de l’aéroport Laurent Jossart et 5000 emplois vont partir avec elles.
"Il y a deux clauses très pénalisantes pour l’aéroport" explique Laurent Jossart. "Premièrement, une limitation à 50.000 vols par an. Alors qu’il y a pratiquement 240.000 vols par an à Zaventem et 80.000 à Charleroi. Deuxièmement, on introduit un quota de bruit de nuit à partir de 2024 et on réduit ce quota de 5% par an pendant dix ans, puis de 3%. Ça revient, après vingt ans, à réduire les vols de nuit de 80%.
Ce n’est pas compatible avec notre activité. Notre plus gros client, FEDEX (ex-TNT), est en place depuis 1998 […] Sa motivation première pour son arrivée à Liège à l’époque était l’ouverture H24 et les garanties formulées à ce propos tant par Liège Airport que par la Région Wallonne.
Ces restrictions des vols de nuit reviendraient à empêcher la croissance pour Fedex et à partir de 2026-2027, la forceraient à réduire son volume d’activité. Ça pourrait avoir des conséquences assez dramatiques sur le volume d’emploi."
L’aéroport de Liège estime que le nouveau permis n’est "pas financièrement viable", qu’il conduira à une "réduction très substantielle du frêt" : 675.000 tonnes en 2040, soit moins de 50% des volumes de 2021 et 2022. Des entreprises pourraient s’en aller "avec pour conséquence la suppression de plus de 5000 emplois, directs et indirects par rapport à la situation actuelle."
L’aéroport a introduit auprès du gouvernement wallon un recours contre les termes de ce permis.