Pour les étudiants, août est souvent synonyme de deuxième session. Pour les parents par contre, c'est le moment de chercher un kot. Eric Vanderlinden, administrateur délégué d'une agence immobilière, brosse avec nous les caractéristiques du marché si particulier des kots.
"Le loyer moyen d’un kot dépend terriblement de la valeur immobilière dans lequel il est et situé. Donc, si vous voulez, dans les villes à haute valeur immobilière comme Bruxelles, comme Anvers ou comme Gand, vous avez des valeurs qui sont finalement assez similaires, entre 400 et 600 euros." Par kot, on entend ici une chambre, une salle de bain et une petite kitchenette individuelles.
C'est donc un sacré budget pour la famille, et malheureusement, les prix continuent à augmenter. "Ces loyers sont en hausse parce que les prix de l’immobilier sont en hausse. Il faut toujours se dire que les deux sont liés. Lorsque vous êtes dans une conjoncture à forte valeur immobilière et donc ça veut dire à croissance, les investisseurs paient plus cher parce que le terrain coûte plus cher, parce que la construction coûte plus cher et que donc ils doivent louer plus cher pour rentabiliser leurs investissements. Donc, bien sûr qu’il y a une logique derrière."
"Il y a principalement une différence entre les villes à haute valeur immobilière et celles qui en ont moins. Par exemple, à Liège, on va aujourd’hui être plus près de 450-500 euros dans les kots les plus luxueux, si je puis m’exprimer ainsi, comparé à 600 euros dans les hautes valeurs sur des villes comme Bruxelles, Anvers et Gand. Par contre, vous n’aurez aucun kot en dessous de 400-450 euros d’une qualité correcte. Là malheureusement, quelle que soit la ville, on y est. Mons, qui a quand même une valeur immobilière environ de moitié par rapport à Bruxelles, vous être quand même avec des kots qui coûtent aux alentours de 400 euros."
Le marché du "kot de luxe" bien développé
Et surtout, le marché du "kot de luxe" est en pleine expansion. De plus en plus de sociétés construisent des immeubles uniquement destinés à des kots, accompagnés de divers services comme du fitness, une laverie, etc. "Je crois que c’est intéressant parce que ça augmente d’abord terriblement le niveau qualitatif de ce que l’on peut offrir, et deuxièmement, ça permet d’offrir toute une série de services aux étudiants qu’on n’est pas capable d’offrir lorsqu’on dispose d’un parc de 6, 8 ou 10 kots." Mais de nouveau, ce sont des kots que toutes les familles ne peuvent pas offrir à leur enfant, cette mise à disposition de services entraînant encore une hausse des prix : on peut grimper facilement à 700-800 euros par mois selon le type de chambre.
Autre constat, de moins en moins de particuliers se lancent dans la location de kots. "Le marché du kot a été lié à l’évolution de la réglementation urbanistique qu’on y a mis. C’est clair qu’à partir du moment où les règlements urbanistiques sont devenus de plus en plus contraignants sur ce qu’il fallait délivrer comme produit pour les étudiants, ça a restreint le nombre de particuliers qui louaient des kots. Et donc, ce marché a été en mutation, et on a vu que le marché a glissé progressivement entre des kots qui étaient détenus par des particuliers et qui étaient gérés de manière assez sympathique et certainement très conviviale, mais peu professionnelle, vers de plus en plus d’ensembles importants de kots, c’est-à-dire des ensembles qui comprennent 50, 80, 100 ou 150 éléments, dans lesquels on retrouve tous les services dont on parlait. Et ça, ce marché-là, j’ai vu qu’on peut exactement remarquer la même chose sur des villes comme Liège ou comme Anvers ou Gand."